Un nouveau concept store vient de voir le jour sur l’avenue Laurier, à l’emplacement où se trouvait jadis la Pâtisserie de Gascogne. Bien que l’enseigne soit nouvelle à Montréal, elle s’inscrit dans le sillage d’une aventure familiale et entrepreneuriale qui dure depuis près de 80 ans. 

« Notre grand-mère, Lucienne Thibaut, a ouvert La Maison Rideau à Saint-Malo en 1946 », raconte son petit-fils Dominique Tosiani. Par la suite, la mère de Dominique prend les rênes de la boutique, avant de les lui transmettre il y a une quinzaine d’années. Il rebaptise alors l’enseigne La Maison Générale et la fait évoluer vers un concept store. Un jour, sur le ton de la plaisanterie, il lance à sa cousine québécoise, Gwenaelle Thibaut : « Tu n’as qu’à ouvrir La Maison Générale à Montréal, comme ça on se verra plus souvent ! ». Il n’en fallut pas plus pour raviver l’âme entrepreneuse de Gwenaelle. Finalement, le 19 avril dernier, jour qui aurait marqué le 150^e anniversaire de leur grand-mère, les deux cousins inaugurent leur nouvelle boutique du Mile End.

Sélection pointue

« Le concept, c’est vraiment une extraction de la boutique de Saint-Malo », explique Dominique, directeur artistique de La Maison Générale. Comme dans la boutique bretonne, la sélection met en avant des marques « qui ont une belle histoire à raconter », à l’exemple de la griffe Le Mont-Saint Michel, dont les vestes de travail garnissent les portants et les étagères du magasin.

Cette veste de travail connaît d’ailleurs un véritable succès auprès de la clientèle. « Je trouve que c’est le produit parfait pour les Montréalais, croit Gwenaelle. C’est pratique, c’est super durable, et tout le monde peut se l’approprier par la couleur et par la façon de la porter : comme une chemise ou plutôt comme une veste. »

Parmi les autres produits, plusieurs proviennent également de France, comme les bougies et des parfums Diptyque, les objets de décoration Caravane et Maisons de Vacances, et le thé Mariage Frères. La Maison Générale ne se cantonne, toutefois, pas aux produits hexagonaux, et tisse des liens avec l’écosystème entrepreneurial québécois. On retrouve des créations locales, comme les parfums montréalais de Kanopé Fragrances ou encore les fleurs séchées cueillies dans les Laurentides par Les fées d’herbes.

Créer une communauté

Les cofondateurs de la boutique ne la conçoivent toutefois pas comme uniquement comme un lieu de vente. « Notre volonté, c’est vraiment de faire vivre cet espace, de rassembler une communauté et d’y organiser des événements », précise Gwenaelle. Dominique ajoute : « le nom Maison Générale, c’est pour le côté un peu désuet, mais aussi parce qu’une maison, c’est un lieu où l’on accueille les amis. »

Au programme pour l’instant : un atelier de parfumerie sur mesure pour la fête des mères, et une conférence animée par un collectif de femmes d’affaires qui ont privatisé les lieux. Plus tard, peut-être, des lectures de contes pour enfants voire même un club de course, dont les sorties se concluraient par un moment autour d’un thé dans la boutique. « On veut que ça bourdonne, qu’il y ait de l’activité, qu’il y ait des expériences qui se vivent », conclut Gwenaelle.