Il y a deux ans, presque jour pour jour, on parlait d’elle ici en la comparant à Daria Morgendorffer — on persiste — et en vous invitant à suivre ses aventures sur Youtube. Aujourd’hui, Cam est aussi auteure puisqu’elle sort son premier livre (qu’on a lu d’une traite), Elle, c’est Louise.
“J’ai attendu deux semaines avant de rappeler l’éditeur québécois qui m’avait envoyé cette proposition d’écriture de roman jeunesse”, confie Camille Laurent, son (vrai) nom d’auteure. “J’ai eu carte blanche ! Dès le début, j’ai voulu décliner l’histoire en plusieurs tomes avec une intrigue policière”.
L’histoire ? À 17 ans, Louise n’avait qu’une envie : finir le lycée avec ses amis et non quitter la France pour aller vivre à Montréal avec sa famille, sans avoir son mot à dire. Dès son premier contact avec un Québécois, elle se rend compte que son intégration s’annonce compliquée. Elle comprend un mot sur deux, son côté gaffeuse prend toujours le dessus à son grand désespoir, et les choses empirent le jour où elle trouve un sac caché dans la maison où elle vient d’emménager.
Dès les premières pages, Louise nous entraîne dans le Montréal de maintenant, celui qu’on chérit tant : on y reconnaît ses avenues cultes, certains de ses petits commerces (Eva B, Chez Claudette, etc) et son ambiance si particulière. Mais aussi ses habitants dans toute leur diversité : des mères lesbiennes, un copain gay, un autre à l’accent québécois à couper au couteau, etc. On a l’impression d’avoir déjà croisé Louise aux abords du Mile End et d’Outremont. Résolument moderne, ce roman jeunesse très “montréaliste” donne à voir la vie telle qu’elle se vit ici(te) avec cette phrase de l’héroïne qui résume tout : “Je pense qu’en un mois et demi ici, j’ai vécu plus de quiproquo et d’incompréhension qu’en 17 ans en France.” Camille Laurent n’hésite pas non plus à aborder subtilement des sujets plus lourds comme le harcèlement scolaire et le suicide, sur un fond d’intrigue qui donne envie de lire la suite.
Louise ? “C’est un personnage qui me ressemble énormément, je crois. Je trouvais ça plus facile d’écrire en partant de moi”, raconte la diplômée d’école de cinéma qui a déjà eu l’opportunité de suivre des cours d’écriture et de scénarisation. Cela s’en ressent au fil des pages qui se transforment rapidement en images mentales. “Il m’est arrivé de passer des jours sans rien écrire, je prenais juste quelques notes”, se souvient celle qui est parvenue à trouver l’inspiration même en traversant un semblant de burn out à la fin de l’hiver (particulièrement long et pénible cette année).
“J’ai l’impression d’avoir écrit mon livre en un mois. Mais je crois que ça va être plus dur d’écrire la suite”, raconte l’auteure qui espère que son roman pourra peut-être apaiser certains ados expatriés en quête de sens. “Arrivé à Montréal, Louise veut repartir à 0 et se libérer du poids du passé tout en reconstruisant ici (…). Je pense que de nombreuses personnes peuvent se retrouver dans ce personnage. C’est un livre pour tous !”, lance la Française qui n’a pas encore réalisé qu’elle avait écrit un livre. “Je suis en parfait décalage avec moi-même ! (rires) Ce sont les autres qui me font réaliser ce que je fais”.
La suite ? Elle n’est pas encore écrite. Et pour cause, avant de s’y remettre Camille Laurent a un nouveau chapitre de sa vraie vie à écrire : après 6 ans passés au Québec, elle a décidé de rentrer en France et de s’installer à Nantes. Pourquoi ? Comment ? Elle raconte tout ici :
Hâte aux prochaines péripéties…