Les résidents permanents et citoyens du Québec ne peuvent désormais plus déposer de demande de réunification familiale pour un conjoint ou un enfant majeur – et ce, jusqu’au 25 juin 2026. Une décision qui pousse de nombreuses familles à ralentir, voire à revoir entièrement leur projet de vie.
La limite est atteinte, selon Québec
Le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) a annoncé, le mardi 9 juillet, que le seuil maximal des 13 000 demandes de réunification familiale était atteint.
Québec n’accepte donc plus de nouvelles demandes de parrainage visant certains membres de la famille, à savoir :
– les époux, conjoints de fait ou partenaires conjugaux
– les enfants à charge de 18 ans ou plus
En revanche, il reste possible de parrainer un enfant mineur, un parent, un grand-parent ou un autre membre de parenté admissible.
Toute nouvelle demande envoyée d’ici le 25 juin 2026 sera retournée, y compris les frais déboursés. Si vous n’avez pas encore reçu d’accusé de réception, votre demande devrait pas être traitée.
Déjà des délais très longs
Avant même cette suspension, le délai moyen de traitement d’un parrainage au Québec atteignait déjà environ trois ans.
Pour de nombreux couples ou familles séparés par les démarches, cette pause supplémentaire vient compliquer un processus déjà perçu comme long et opaque.
Des projets de vie en suspens
« C’est absurde de ne pas faire venir des personnes qui potentiellement peuvent travailler, répondre à la pénurie de main d’œuvre et contribuer à l’économie. Aussi, qui va parrainer un enfant mineur sans sa mère ou son père? C’est violent pour les familles canadiennes », déplore Alessandra Attias, consultante réglementée en immigration.
Plusieurs de ses clients qui voulaient faire venir leurs proches se voient fermer la porte au nez. « Les gens sont confus, désemparés et préoccupés », confie-t-elle.
Des couples, notamment, devront rester séparés à des milliers de kilomètres, sans pouvoir espérer vivre ensemble au Québec de sitôt. « Ça garde les gens dans une précarité », estime la consultante.
Alessandra Attias rappelle que la réunification familiale est supposé être un droit acquis, qui ne devrait rester intouchable. Elle souligne d’ailleurs qu’il n’existe pas de quotas pour les époux à l’échelle fédérale, auprès de l’IRCC. Le blocage vient de Québec.
Le processus de demande de parrainage
Un citoyen canadien ou résident permanent peut parrainer un membre de sa famille pour qu’il obtienne la résidence permanente au Canada. En contrepartie, il doit s’engager à subvenir à ses besoins financiers pendant plusieurs années.
Le processus se déroule en deux grandes étapes :
- La demande est évaluée par le gouvernement fédéral (IRCC – Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada).
- Ensuite, si le parrain vit au Québec, il doit obtenir un Certificat de sélection du Québec (CSQ) auprès du MIFI. C’est justement cette étape provinciale qui est gelée pour certains membres de la famille jusqu’en 2026.
Comme pour le gel du Programme de l’expérience québécoise, il est toujours possible d’aller s’installer dans une autre province pour continuer le processus de résidence permanente. Plusieurs Français ont déjà déménagé vers l’Alberta, la Colombie-Britannique ou encore l’Ontario, mais c’est une décision qui demande des sacrifices personnels et parfois professionnels.