Depuis cinq ans, Cédric travaille chaque jour à développer un vrai café de quartier, « un PMU, mais sans les chevaux ». Outre son activité de café, bistro et buanderie, La Brassée est également une « salle de concert-galerie d’art-bibliothèque ». Un ADN bigarré, à l’image de sa clientèle, ou plutôt des « voisins », comme on les appelle ici.
« Je veux que mes collègues considèrent les clients comme des gens qu’ils pourraient rencontrer au parc », explique le fondateur. Le tutoiement est de rigueur, ainsi que le service à la table. « Notre façon de faire, quand elle est appréciée, l’est vraiment, et les gens reviennent, ajoute Cédric. On a des clients hyper réguliers qui sont là tous les jours. »
Pour parvenir à « être un endroit où les gens se croisent et discutent », La Brassée mise sur sa programmation culturelle, toujours gratuite. Du lundi au samedi, le café voit donc défiler, entre autres, des musiciens, des poètes, des équipes de théâtre d’improvisation ou des animateurs de balados. À en croire une voisine qui nous interpelle, cela fonctionne. En effet, selon Johanne, le lieu est réellement « un café intergénérationnel, et c’est rare ».
En 2013, à peine arrivé à Montréal, le Breton d’origine met les pieds dans ce qui se nommait alors le Bistro Mousse Café. C’est dans cet établissement qu’il boira son premier café dans son nouveau pays pour faire connaissance avec sa future colocataire.
Quelques années plus tard, alors qu’il prend une pause devant son lieu de travail situé juste à côté de ce même café, Cédric tombe sur le propriétaire du local. Le Bistro Mousse Café est en train de fermer ses portes, et le bailleur propose à Cédric de reprendre le fonds de commerce. Ils signent le bail de 14 mars 2019, et La Brassée ouvre le 1er juin de la même année. Ainsi débute une histoire que rien n’arrêtera, pas même la pandémie.
La démarche écologique de La Brassée constitue un autre des piliers du café. Par exemple, il a été un des premiers établissements de Montréal à composter l’intégralité de ses déchets ou à ne pas facturer de supplément pour les laits végétaux.
Dans la continuité de cette démarche, une attention particulière est portée au choix des fournisseurs. Les thés et les tisanes proviennent ainsi de la petite entreprise d’Outremont Un amour des thés. Les laits végétaux, eux, sont produits dans l’arrondissement par DAM. Au total, 90 % des produits sont locaux, même les alcools. « Sauf le pastis, parce que ceux qui en boivent me disent que rien ne remplace le vrai Ricard », s’amuse Cédric. Quand il ne peut pas se fournir dans la région de Montréal, ce dernier élargit sa recherche au Québec, puis au Canada, mais toujours avec l’objectif de favoriser des petits fournisseurs et l’approche la plus éthique et écologique possible.
Pendant les cinq prochaines années, Cédric aspire à continuer de développer le café que « la vie lui a mis dans les mains » tel qu’il l’avait imaginé depuis le début, conforme à son slogan « entre voisins ».
La Brassée
2522 rue Beaubien Est, Montréal
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