Les options pour s’installer au Québec diffèrent selon son projet de vie. Et il faut savoir qu’au Canada, on parle surtout d’immigration choisie, c’est-à-dire conditionnées par les besoins économiques du pays. Or, la pénurie de main d’oeuvre est réelle au Canada, ce qui a conduit le gouvernement à promettre des quotas en hausse pour 2023. L’âge et la profession déterminent les démarches pour obtenir un sésame, un permis temporaire ou une résidence permanente pour travailler sur le territoire.
Alors quelle voie choisir? Maudits Français a posé la question à deux experts.
Ces programmes regroupent trois catégories qui s’adressent chacune aux Français.es de 18 à 35 ans: les fameux PVT; le permis fermé jeunes professionnels; et les stages Coop International.
Chaque année, le permis vacances travail est pris d’assaut sur la toile au moment où les inscriptions sont mises en ligne. Depuis 2003, ce programme d’échange né d’accords bilatéraux entre dans le cadre de l’initiative EIC – Expérience Internationale Canada. Pendant deux ans, le ou la PVTiste a la possibilité de visiter le pays et de travailler dans n’importe quelle entreprise s’il/elle veut subvenir à ces besoins financiers. En 2022, on comptait 10 950 inscrits dans le « bassin », 19 515 invitations à postuler pour le programme contre 9224 qui ont activé leur PVT. Le « bassin » désigne les diverses zones où sont placés les candidats de chaque catégorie.
Tout le long de l’année, le site du gouvernement canadien invite régulièrement les candidats admissibles inscrits dans les bassins d’EIC à présenter une demande de permis de travail, lors de « rondes d’invitations », envoyées par les services de l’immigration en fonction des quotas. L’inscription est ouverte depuis le 19 décembre 2022, vous pouvez donc vous inscrire dès maintenant (et jusqu’à la fin de la “saison”, censée durer environ 9 mois). Statistiquement, vous inscrire au plus tôt maximise vos chances. Les premières rondes d’invitations partiront le 9 janvier 2023. Le quota de PVT pour la France est de 7100 places pour 2023. Les invitations sont envoyées à intervals réguliers (généralement chaque semaine) tout au long de l’année, selon la vitesse d’avancée du traitement des dossiers.
Le permis fermé jeunes professionnels s’adresse à la même catégorie de tranche d’âge, mais le demandeur a déjà reçu une offre d’emploi validée de 24 mois maximum avant d’entrer sur le territoire.
La troisième option, les stages Coop International, est dédiée aux étudiants qui souhaitent avoir une expérience dans le cadre de leurs études. Dans ce cas, l’établissement délivre une convention de stage qui encadre la nature du perfectionnement en entreprise.
Pour les plus de 35 ans, pas de panique, il est encore temps de faire des projets d’immigration !
Là encore, l’immigrant arrive avec une offre d’emploi de la part d’un employeur qui a effectué une étude d’impact sur le marché du travail et obtenu un certificat d’acceptation du Québec (EIMT/CAQ) au préalable. Ce dernier doit justifier au niveau fédéral et provincial pourquoi il embauche un « non-québécois ». Le délai de traitement est d’environ deux mois quand l’entreprise peut être dispensée préalablement de publier une offre d’emploi sur les sites d’annonces. Jusqu’au 31 décembre 2022, les frais liés à ces démarches coûtent 1420 $.
Hors Québec, il existe le programme de mobilité francophone pour les professions de catégorie FÉER 0, 1, 2, 3. La mobilité francophone vise à simplifier l’embauche de travailleurs.ses qualifié.es francophones pour les employeurs Canadiens. Dans le cadre de cette demande, il faut envisager d’aller vivre et travailler dans une province autre que le Québec. Vérifiez que vous répondez aux exigences de l’emploi offert avant de vous lancer dans ce type de démarche. Anciennement appelé 0, A, B, la nomenclature a changé le 16 novembre dernier avec une classification nationale des professions (CNP) modifiée.
L’immigrant doit présenter, en général, un diplôme de grade postsecondaire avec sa demande de permis de travail sous le code de dispense C-16. Dans ce cas, les employeurs bénéficie d’une exemption d’évaluation de l’impact sur le marché du travail. À vrai dire, il est dispensé de prouver qu’il prend la place d’un citoyen ou résident permanent canadien.
Valérie Flat, de chez VF Immigration, admet qu’il sera de toute façon plus facile ensuite d’obtenir le statut de résident permanent avec un diplôme postsecondaire. En effet, « dans le cas échéant, faire une formation au Québec n’est pas un frein mais un réel investissement pour son avenir.» selon elle.Plus loin, Valérie Flat fait une autre mise en garde : « il faut vérifier que la validité du passeport couvre le programme d’études pour ne pas avoir à refaire les démarches au complet en cours de parcours. »
Pendant la pandémie, les fermetures d’ambassade et les conditions de voyage plus délicates ont nettement bouleversé les processus d’immigration. Alexandre Hénaut, avocat au cabinet Wellstein Mora Rodriguez International s.a. parle de remèdes mis en place par le gouvernement. Il remarque que « les aménagements des conditions de séjour allaient dans le sens des demandeurs au maintien de statut, il n’y a pas eu que des freins’’. Il existe une réelle volonté de la part du gouvernement fédéral d’embaucher du personnel pour accélérer les délais de traitement des demandes car le besoin des entreprises d’aller chercher des travailleurs étrangers ne faiblit pas.