[Article partenaire] Le Québec, avec sa culture francophone, son marché du travail dynamique et sa proximité stratégique avec les États-Unis, continue de séduire de nombreux Français désireux de s’y établir. Cependant, face au durcissement des règles en matière d’immigration, une question se pose : quelles sont les véritables options pour s’installer à long terme dans la Belle Province ? Bien qu’il soit encore possible d’y vivre temporairement pour étudier ou travailler, les nouvelles exigences rendent l’installation permanente plus complexe et nécessitent davantage d’anticipation – ce qu’Immétis vous explique dans cet article.
Pour s’installer au Québec, le cheminement classique commence souvent par un statut temporaire. On s’y installe d’abord avec un permis d’études ou un permis de travail, avant de songer à s’y établir à plus long terme.
Pour obtenir un permis de travail, la première étape est de décrocher une offre d’emploi d’un employeur canadien. Ce dernier doit entreprendre des démarches d’immigration, permettant au travailleur de présenter sa demande de permis de travail. Le permis obtenu est alors un permis « fermé », lié à un seul et même emploi et employeur pour toute la durée du permis. Si l’on souhaite changer d’emploi, il faut nécessairement présenter une nouvelle demande de permis et refaire l’intégralité des démarches.
Il existe deux types de permis de travail « fermés » : soumis à une Étude d’Impact sur le Marché du Travail (EIMT) ou exemptés d’EIMT.
Dans le premier cas, l’employeur canadien doit prouver qu’il n’a pas trouvé de Canadiens ou de résidents permanents pour le poste, et que l’embauche d’un ressortissant étranger est nécessaire. Le salaire offert est déterminant : au Québec, le salaire médian de référence est actuellement fixé à 32,96 $/heure. Si le poste est rémunéré en deçà, il est considéré comme « bas salaire », et au-delà, comme « haut salaire ». Un autre élément à considérer est le taux de chômage du lieu de l’emploi. S’il est supérieur à 6,00 %, il n’est pas possible de présenter une demande d’EIMT – et donc de permis de travail – pour les postes à bas salaire. Si le taux de chômage est inférieur à 6,00 %, les démarches sont possibles, mais le permis de travail obtenu ne sera valide que 12 mois.
Dans le second cas, l’employeur est exempté de cette preuve de recrutement. Le salaire et le lieu de l’emploi ne sont donc pas déterminants pour la possibilité de présenter une demande de permis de travail. Le travailleur doit tout de même répondre aux exigences du poste offert (qualifications, expérience) et aux exigences du programme d’immigration suivi. En parallèle, l’employeur doit déclarer aux autorités les conditions de l’emploi offert au ressortissant étranger et s’acquitter des frais de conformité.
Certains travailleurs peuvent obtenir un permis de travail « ouvert ». Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de détenir une offre d’emploi, et il est possible de changer d’emploi ou d’employeur tant que le permis est valide.
Le permis de travail ouvert le plus connu est le PVT : Permis Vacances-Travail. Accessible à plus de 30 nationalités et fonctionnant sur tirage au sort, il séduit chaque année de nombreux Français. Cependant, le PVT n’est pas renouvelable. Si son détenteur souhaite rester au Québec, il doit alors avoir le soutien d’un employeur, qui entreprendra des démarches d’EIMT. Les démarches pour demeurer au Québec après un PVT sont longues et devraient être anticipées au moins huit mois avant l’expiration du permis initial. À noter également : la demande de permis de travail doit nécessairement se faire en ligne. Depuis la fin de l’année 2024, il n’est plus possible de faire un ‘tour du poteau’ pour obtenir son permis de travail immédiatement à la frontière avec les États-Unis.
L’autre permis ouvert courant est le permis de travail pour conjoint de travailleur. Jusqu’au 21 janvier 2025, la plupart des conjoints pouvaient obtenir un permis de travail et s’installer en famille. Depuis cette date, les critères ont été durcis. Pour pouvoir prétendre à un permis de travail ouvert à titre de conjoint, le travailleur doit :
Des exceptions existent, notamment pour les travailleurs sous accord de libre-échange ou en cours de démarches pour accéder à la résidence permanente.
Si ces critères ne sont pas remplis, chaque membre du couple devra entreprendre ses propres démarches pour obtenir un permis de travail, ce qui complexifie l’installation en famille.
Que l’on s’installe au Québec comme étudiant ou comme travailleur, il est essentiel de conserver un statut d’immigration valide en tout temps avant de songer à présenter une demande de résidence permanente.
L’obtention d’un nouveau permis de travail après un PVT peut s’avérer fastidieuse, tout comme le renouvellement des permis de conjoints. Les critères d’admissibilité s’appliquent également aux renouvellements de permis. Ainsi, des conjoints ayant obtenu un permis de travail avant l’entrée en vigueur des nouvelles exigences pourraient ne pas pouvoir le renouveler s’ils ne répondent pas aux nouveaux critères.
Les étudiants étrangers diplômés du Québec peuvent prétendre à un permis de travail ouvert, appelé permis post-diplôme, pour demeurer dans la Belle Province après leurs études. Cependant, les critères se sont durcis. Certains programmes d’études ne donnent tout simplement pas accès au permis post-diplôme. Dans ce cas, l’étudiant doit trouver un employeur qui le soutiendra dans ses démarches pour obtenir un permis de travail fermé.
Le Québec est la province avec le plus haut niveau d’autonomie dans la sélection de ses immigrants. Les ressortissants étrangers souhaitant s’y installer à long terme doivent obtenir un Certificat de Sélection du Québec (CSQ).
Jusqu’à l’automne 2024, plusieurs voies étaient possibles :
Désormais, et jusqu’au 30 juin 2025 (au minimum), seul le Programme de l’Expérience Québécoise (PEQ), volet travailleur qualifié, demeure ouvert. Les deux autres programmes ont été suspendus, n’offrant plus la possibilité aux ressortissants étrangers qui ne répondent pas aux critères du PEQ travailleur de soumettre une demande de CSQ.
Pour accéder au PEQ travailleur, il faut justifier de 24 mois d’emploi qualifié à temps plein (plus de 30 heures par semaine).
En d’autres termes, tous les travailleurs qui n’occupent pas un emploi qualifié ou qui n’ont pas atteint 24 mois d’emploi n’ont pas la possibilité de présenter une demande de CSQ, et donc de résidence permanente.
Les entrepreneurs peuvent se tourner vers les programmes pour Gens d’Affaires. Les candidats sélectionnés obtiennent d’abord le Certificat de Sélection du Québec (CSQ). Bien que l’obtention de la résidence permanente puisse prendre plusieurs années, ils peuvent rapidement démarrer leur projet grâce à un permis de travail temporaire délivré pendant le traitement de leur dossier.
Pour les francophones, s’installer dans d’autres provinces canadiennes peut être une stratégie payante. Depuis plusieurs années, le gouvernement fédéral cherche à attirer plus de francophones en dehors du Québec, et plusieurs programmes d’immigration favorisent les candidats maîtrisant le français.
Les francophones peuvent obtenir un permis de travail fermé, généralement d’une durée de 24 mois, sous le programme de Mobilité Francophone. Ce programme, moins connu, s’adresse spécifiquement aux francophones souhaitant s’installer en dehors du Québec. Il est ouvert à toutes les professions, sauf celles en agriculture primaire, et la langue de travail n’a pas besoin d’être le français. Ce permis de travail permet ensuite de faire la transition vers la résidence permanente.
Pour accéder à la résidence permanente en dehors du Québec, le programme de l’Entrée Express est à considérer. Les candidats soumettent leur profil dans un bassin et se voient attribuer des points basés sur des critères tels que l’expérience professionnelle, la maîtrise de l’une des langues officielles du Canada, et la formation académique. Les francophones bénéficient d’un avantage avec jusqu’à 50 points supplémentaires pour leur connaissance de la langue. Les autorités invitent ensuite les candidats ayant le plus de points à soumettre une demande de résidence permanente.
Pour ceux qui travaillent déjà au Canada, y compris au Québec, une sous-catégorie est réservée aux travailleurs ayant au moins 12 mois d’expérience professionnelle qualifiée au Canada. Les travailleurs vivant au Québec mais souhaitant déménager dans une autre province peuvent utiliser ce programme pour accéder à la résidence permanente.
Immigrer au Québec en tant que Français reste une option séduisante, mais les nouvelles règles d’immigration exigent de bien les comprendre pour éviter les mauvaises surprises : il est essentiel de bien planifier son parcours. Les alternatives hors Québec, comme la Mobilité Francophone et l’Entrée Express, offrent aussi des opportunités intéressantes pour les francophones.
Le présent article contient de l’information générale en matière d’immigration, vise à en vulgariser les termes et ne constitue en aucun cas un avis juridique. Sa dernière mise à jour date du 11 avril 2025. Pour obtenir un avis juridique complet, contactez les professionnels d’Immétis via [email protected] ou visitez le site web.
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