“L”homme qui marche” s’offre un séjour au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) au milieu d’un périple entre la Tate Modern de Londres et le musée Guggenheim de New York. De nombreuses oeuvres l’accompagnent (230 au total, dont 110 sculptures), offrant aux visiteurs une superbe rétrospective d’un artiste majeur à l’oeuvre tellement personnelle qu’on la reconnait souvent au premier coup d’oeil.
“Un hymne spectaculaire à la survie humaine” titrait le Guardian au moment de l’inauguration londonienne de l’exposition consacrée à l’artiste suisse qui s’était installé à Paris. Fragile, universel, “L’homme qui marche” semble regarder vers l’avenir en se dirigeant vers un monde meilleur. Les sculptures graciles et uniques d’Alberto Giacometti paraissent se tenir miraculeusement debout. Son travail porte la marque des conflits qui ont traversé le 20ème siècle.
L’exposition présentée dans les salles du pavillon Pierre Lassonde au MNBAQ explore également bien d’autres aspects de l’oeuvre du célèbre sculpteur, en célébrant notamment son travail de peintre. Elle permet par exemple de comprendre l’intérêt de Giacometti pour l’art égyptien, les arts premiers, son passage par le surréalisme et ses liens avec de grands écrivains comme Samuel Beckett ou Jean-Paul Sartre. On y découvre la diversité de son parcours stylistique, avec des thèmes récurrents comme la représentation de la tête et du corps humain.
La plupart des oeuvres proviennent de la Fondation Giacometti à Paris, qui a monté l’exposition. Parmi les chefs d’oeuvres incontournables exposés, on retrouve “La Boule suspendue”, “L’homme qui pointe” réalisé en une seule nuit pour sa première exposition new-yorkaise, “Femme cuiller” et “Le nez”.
Pour mettre en valeur cette rétrospective somptueuse, le designer Jean Hazel a imaginé une mise en espace design placée sous le thème de la mélancolie, représentée par des vagues en érable blond. Un espace du musée est également consacré à la projection du documentaire “Alberto Giacometti” d’Ernst Scheidegger et Peter Münger, où l’on peut voir l’artiste à l’oeuvre dans son atelier parisien et où il commente son travail.
Après Londres et Québec, l’exposition sera présentée au musée Guggenheim de New York à l’été 2018 puis au musée Guggenheim de Bilbao.