À Montréal, ils sont de plus en plus nombreux à troquer leur carte de bus/métro contre un bon vieux vélo pour se déplacer par leurs propres moyens. Mais pas n’importe comment : en adaptant leur monture aux saisons. Il commence à neiger/grêler ? Place au vélo d’hiver ! Mode d’emploi.
“On observe depuis 10 ans une croissance importante du nombre de cyclistes hivernaux. Il y a 5 ans, Vélo Québec considérait qu’il y avait 50 000 cyclistes d’hiver au Québec, l’année dernière la ville de Montréal évaluait qu’environ 15% des cyclistes urbains pratiquaient le vélo d’hiver, soit 15 000 personnes par jour”, explique d’emblée Richard Lavoie-Levasseur qui organise l’Atelier d’initiation au vélo d’hiver 2017 et selon qui la pratique du vélo hivernal en ville n’est pas tout à fait un sport, mais plutôt une forme de transport actif dont le niveau d’activité physique est modérée.
Mais au fait, pourquoi faire du vélo l’hiver ? “Je trouve ça plus sympa que d’attendre mon bus 15 minutes dans le froid ou de choper les virus de mes congénères dans le métro ! Et puis, j’aime faire du sport un peu tous les jours”, rapporte Olivier, adepte du vélo d’hiver et originaire de Paris qui n’a pas froid aux yeux (ni ailleurs apparemment). À cela s’ajoute l’atout écolo du vélo en tant que mode de transport quotidien.
Pour certains Français fraîchement débarqués, la pratique peut pourtant paraître exotique sinon risquée, pourtant il existe des méthodes simples pour s’acclimater. “Il est possible de rendre un vélo de ville adapté à l’hiver en ne changeant principalement que ses pneus. (…) En général, entre 150 et 200$ suffisent pour adapter un vélo à l’hiver”, explique Richard Lavoie-Levasseur. À noter d’ailleurs qu’un vélo urbain de base doit être équipé au minimum d’une lumière arrière et avant ainsi que de gardes-boue avant et arrière, évidemment.
À Montréal, il est également possible de se procurer un vélo d’hiver aux Ateliers de vélos communautaires, du côté de SOS Vélo ou bien chez Dumoulin.
Mais avant de tenter quoi que ce soit, Richard Lavoie-Levasseur préconise aux coureurs débutants de savoir déjà faire du vélo en ville sur route “normale”. “Dans la mesure où apprendre les rudiments du cyclisme urbain utilitaire serait particulièrement périlleux en hiver !”, lance simplement l’expert qui conseille aussi de s’habiller en fonction des conditions météorologiques variables de l’hiver au Québec et d’adapter sa conduite (et son itinéraire). “Tout cela est essentiel et contribue à augmenter le confort, réduire le stress et les risques de blessures.”
L’endroit idéal pour commencer à pédaler en hiver ? Le plus près de chez soi ! Mais aussi dans des stationnements déserts, dans une ruelle, dans un parc, ou dans des sentiers. “Il est intéressant de profiter des premières bordées pour s’acclimater un petit peu avant de se lancer, histoire de se familiariser avec son nouveau vélo, avec les conditions, développer son équilibre et tester ses limites. Il ne faut pas hésiter à tester des manoeuvres de freinage ou de changement de direction sur une patinoire de parc, par exemple.”
À vous de jouer…