Les élections fédérales auront lieu lundi 28 avril au Canada, c’est dans moins d’une semaine. Le nouveau premier ministre Mark Carney les a déclenché de manière anticipée (selon le calendrier électoral, elles étaient normalement prévues cet automne). On fait le point sur les grands enjeux et sur les plus récents sondages.
L’ancien premier ministre Justin Trudeau a annoncé sa démission en janvier dernier. Mark Carney lui a succédé à la tête du Parti libéral du Canada (PLC) après avoir remporté l’élection le 9 mars. Deux semaines plus tard, il a demandé la dissolution du Parlement à la gouverneure générale Mary Simon, représentante du Roi au Canada. Résultat : une campagne éclair de 36 jours, soit la durée minimale prévue par la loi, menant à des élections fédérales fixées au lundi 28 avril.
Le but des élections est d’élire la prochaine législature fédérale et de déterminer quel parti politique formera le gouvernement. Pour en savoir plus, lisez notre guide : les élections fédérales pour les nuls.
Les grands enjeux de la campagne
Officiellement, 16 partis politiques sont enregistrés auprès d’Élections Canada. On compte toutefois cinq principaux partis : le Parti libéral du Canada (PLC), le Parti conservateur du Canada (PCC), le Bloc Québécois (BQ) (qui présente des députés uniquement dans les circonscriptions du Québec), le Nouveau Parti démocrate (NPD) et le Parti vert du Canada (PVC).
Lors du débat en français qui a eu lieu à la Maison de Radio-Canada à Montréal le 16 avril dernier avec quatre des principaux chefs – Mark Carney du PLC, Pierre Poilievre du PCC, Yves-François Blanchet du BQ et Jagmeet Singh du NPD, cinq thèmes ont été abordés, à l’image des enjeux principaux de la campagne. Le co-chef du Parti vert, Jonathan Pedneault, a été exclu du débat des chefs par la Commission des débats.
Sans surprise, l’enjeu le plus important est celui de la guerre commerciale avec les États-Unis : l’administration Trump a récemment imposé des droits de douane de 25 % sur plusieurs types de produits importés. Le Canada a riposté en imposant à son voisin du Sud des contre-tarifs de 25 % sur certains biens américains. Une escalade qui inquiète : plusieurs centaines de milliers d’emplois canadiens pourraient être menacés, selon de nombreux experts. Par ailleurs, le président Donald Trump répété à maintes reprises qu’il souhaitait faire du Canada le « 51e État » des États-Unis. Pour plusieurs électeurs, l’enjeu est de choisir le parti qui saura, à leurs yeux, tenir tête au président américain. Dans ce contexte, les questions de souveraineté, d’identité nationale et de protection de la langue française reviennent au cœur des débats. Preuve que la politique internationale réactive aussi des préoccupations profondément locales.
Le coût de la vie est un autre enjeu central de la campagne. En effet, l’explosion du coût des logements locatifs et l’augmentation de l’indice des prix à la consommation inquiètent les Canadiens. Selon Radio-Canada, le coût moyen des loyers aurait augmenté de 54% en 10 ans.
Par ailleurs, l’énergie et le climat font toujours partie des discussions. La production de pétrole au pays, la dépendance aux énergies fossiles et la taxe carbone continuent de diviser. Enfin, les affaires étrangères et l’immigration restent des enjeux centraux, dans une période de resserrement des règles d’immigration au pays.
Pour en savoir plus sur les mesures que proposent les candidats, plusieurs outils sont disponibles : Comparateur de programmes Radio-Canada, Comparer les promesses des partis avec le Devoir
Projection d’une victoire libérale écrasante
Avant le déclenchement des élections, on comptait 338 circonscriptions. 152 sièges étaient occupés par le Parti libéral, 120 par le Parti conservateur, 33 par le Bloc québécois et 24 par le Nouveau parti démocrate.
Pour cette élection, on dénombre 343 circonscriptions au pays. D’après une analyse des sondages sur CBC News datant du 22 avril, les libéraux obtiendrait une large majorité avec 191 sièges. Les Conservateurs garderaient leur place en tant qu’opposition officielle avec 123 sièges. Le BQ remporterait 23 sièges et le NPD en obtiendrait seulement 5.
Outil pour vous aider à choisir votre candidat : La Boussole électorale