L’information a été transmise dans la soirée de mardi : soupçonnant un cas de coronavirus parmi ses élèves, le Collège international Marie-de-France, un établissement français, ferme ses classes de lycée, de la seconde à la terminale, à partir du mercredi 11 mars.
“Un élève de lycée est suspecté d’avoir contracté le COVID-19, indique l’établissement dans un communiqué. Dans le contexte montréalais de faible circulation de la maladie et par mesure de précaution afin d’éviter la propagation du virus au sein de la communauté scolaire, le consul général de France à Québec en accord avec l’ambassade de France à Ottawa et en lien étroit avec la direction de l’établissement et conformément aux dispositions prises dans des situations analogues dans le reste du réseau de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger, ont décidé de fermer les classes de la seconde à la terminale à partir du mercredi 11 mars 2020.”
Dans le cas où l’élève serait testé négatif, les cours reprendraient immédiatement selon l’emploi du temps régulier. Dans le cas d’une confirmation d’une contamination, la mesure de fermeture des classes de lycée sera maintenue 14 jours.
L’établissement indique que “la continuité pédagogique sera assurée tout au long de la fermeture. Les élèves sont invités à se connecter sur pronote pour plus d’information.”
Au Québec, il s’agit du premier établissement scolaire à suspendre ses cours.
Quelques cas de “quatorzaine”
Plus tôt dans la journée, nous avions justement contacté l’établissement pour faire le point sur la situation. À Montréal, il n’était alors pas question de fermeture d’établissement, même si les mesures de précautions et appel à la vigilance rythmaient le quotidien des établissements français depuis plusieurs semaines déjà. “L’intérêt général compte avant tout. Nos élèves voyagent énormément de part le monde, il faut donc prendre des précautions”, déclarait la directrice de la communication, Anne Depachtere.
Avec 1800 élèves et près de 200 salariés, l’établissement doit réagir en conséquences, d’autant qu’une période de vacances scolaires vient de s’achever, avec des déplacements en nombre à l’étranger. Tous les parents d’élèves avaient donc reçu plusieurs courriels les informant de la situation et des précautions à prendre. Ainsi, si des élèves reviennent d’un séjour dans une zone à risque : Asie, Italie, Royaume-Uni, Californie, Haute Savoie, Morbihan, Oise, Madrid (liste mise à jour mardi mais susceptible d’évoluer), ils doivent être mis en “quatorzaine” même s’ils ne présentent pas de symptômes particuliers, un isolement de 14 jours durant lesquels ils ne viennent pas à l’école. Les cas se comptent sur les doigts d’une main, reconnaît-on sur place. “Nos enseignants sont très disponibles et réactifs. Les élèves retenus chez eux peuvent suivre les cours mis en ligne sur pronote et même faire les devoirs prévus qu’ils reçoivent en ligne.”
C’est le même dispositif qui est mis en place dans l’autre établissement français, le collège Stanislas.
À Marie-de-France, avant même les vacances de février, l’établissement a du annuler son programme ADN, permettant à certains de ses élèves de vivre quatre semaines en immersion à l’étranger et de revenir avec un son correspondant sur le sol québécois pour la même durée.
Et depuis la reprise, dans les classes, le gel hydroalcoolique est à disposition tout comme les poignées de portes sont constamment désinfectées.
Dans les écoles québécoises
Tous les parents d’élèves de la Commission scolaire de Montréal ont reçu, lundi 9 mars, jour de reprise après la semaine de relâche, des informations rappelant à tous les règles d’hygiène (se laver les mains souvent à l’eau tiède courante et au savon pendant au moins 20 secondes, utiliser un désinfectant à base d’alcool si vous n’avez pas accès à de l’eau et à du savon, jeter le mouchoir en papier utilisé et se laver les mains par la suite). Pas de précaution particulière dans ces écoles et secondaires. Si, ici et là, le carnaval est annulé, c’est seulement en raison des mauvaises conditions météorologiques.
L’université de Montréal est dans une démarche similaire, incitant tous les étudiants ou membres de personnels à prendre les mêmes mesures de précaution, notamment en cas de voyages dans une zone à risque. Plusieurs écoles d’été, prévues en Chine notamment, ont été annulées. Tout comme à l’université du Québec à Montréal, où pour le moment. les échanges avec la Chine, la Corée du Sud, l’Iran et l’Italie ont été annulés. La situation évoluant au jour le jour, de nouveaux ajustements risquent de se produire dans les prochaines semaines.