Article actualisé lundi 16 mars.
Après la décision, mercredi soir, du président des États-Unis de fermer les frontières américaines à tous les voyageurs en provenance de 26 pays européens, à compter de 23 h 59 ce vendredi, la question est sur toutes les bouches des habitants du Canada : Justin Trudeau et son gouvernement vont-ils suivre l’exemple du voisin américain ?
Car si Donald Trump a choisi de fermer ses frontières pour 30 jours, au Canada, il est toujours possible de voyager vers l’Europe. Pour combien de temps encore ? Impossible de le dire !
Des aéroports spéciaux pour les avions venant de l’Europe
Après être resté très flou sur le sujet, le Premier Ministre a fait des déclarations ce vendredi midi, en conférence de presse. Justin Trudeau a énuméré des mesures pour limiter l’arrivée des avions en provenance de l’étranger afin d’endiguer la propagation du COVID-19 au pays. Ottawa a pris la décision de restreindre les vols venant de l’étranger et ils devront désormais atterrir dans des aéroports spécialement désignés au pays. Une liste de ces aéroports sera établie et rendue publique sous peu. Selon Radio Canada, l’aéroport de Montréal sera l’un d’eux, pas celui de Québec. Dès ce lundi 16 mars, des opérations de sensibilisation vont être entamées à l’aéroport par la Ville de Montréal afin de convaincre les arrivants de respecter une quarantaine.
Y aura-t-il une fermeture totale des frontières entre le Canada et la France ? Il est trop tôt pour le dire. Jeudi, la vice-première ministre Chrystia Freeland avait déclaré : « Concernant l’avenir, ce que je peux dire, c’est qu’on est en train à chaque heure de regarder la situation ».
Par ailleurs, ce vendredi, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, a recommandé à tous les Canadiens de « reporter ou d’annuler tous voyages non essentiels hors du pays ».
Depuis jeudi, où les mesures de sécurité ont été sensiblement augmentées dans la Province, les voyageurs qui arrivent de l’étranger doivent s’isoler « volontairement » pour reprendre les termes du premier ministre québécois François Legault.
Les vols maintenus pour le moment
En attendant, à Montréal, les entreprises en lien avec la France anticipent une éventuelle suspension des vols, tout comme toutes les personnes qui prévoyaient de rentrer en France.
Maud, qui devait rentrer à Paris « pour raison professionnelle », a choisi la précaution. « Quand j’ai vu ce qu’il se passait avec les États-Unis, j’ai décidé d’annuler mon vol. Je ne suis pas résidente permanente au Québec. Rentrer en France, c’est prendre le risque de ne plus pouvoir revenir à Montréal s’ils décident de fermer les frontières », dit-elle.
Actuellement, rappelons que les vols vers ou en direction de Paris sont maintenus. Si vous pouvez voler avec Air Transat à tarif raisonnable (600$), il faut débourser, pour un retour en dernière minute, aller simple, dimanche 15 mars, 2000$ au minimum avec Air Canada. Mais à « l’heure actuelle, aucun changement n’est apporté à nos vols à destination et au départ de l’Europe, indiquait vendredi matin le service communication d’Air Canada, sauf pour les itinéraires pour l’Italie. Maintenant, si le gouvernement français décidait de fermer ses frontières comme l’Italie, Air Canada devra éventuellement s’ajuster comme elle l’a fait pour les autres pays. Pour le moment, ce n’est pas le cas. » La compagnie aérienne a mis en place une page web entièrement dédiée au Coronavirus, actualisée en permanence.
Le poids de l’incertitude
La population française à Montréal suit la situation de près. Grégory Frémont, qui est en vacances à Montréal, explique sans céder à la panique : « J’ai un vol pour le 22 mars, j’ai peur de rester coincé même si je ne dois pas trop stresser pour l’instant. Je n’ai pas encore envisagé un retour anticipé. J’ai demandé des infos à Air Transat, mais ils doivent être débordés. Je n’ai pas réussi à avoir de réponse. Si je reste coincé, je ne sais pas trop comment cela va se passer avec mon travail. »
L’incertitude qui plane fait vivre des situations particulières et parfois très stressantes. Ainsi Antoine Feray et sa compagne, qui doivent atterrir le 30 avril à Montréal dans le cadre d’un PVT pour s’installer à Montréal, témoignage : « Nous devions partir le 29 avril, et nous sommes limités par les dates butoirs de la lettre d’introduction (fin mai). » En cas de fermeture des frontières, le Français espère « un report des dates de validité du PVT ou une amélioration rapide de la situation ». Il commente : « C’est compliqué à gérer entre l’organisation ici avec le travail, la maison, changer de date… Mais le plus stressant, c’est de se demander si les frontières seront rouvertes avant notre date limite d’entrée sur le territoire. J’espère que les dates seront décalées selon l’ampleur de la crise. »
Il y a aussi le cas de cette Française installée à Montréal, qui doit se marier en France au mois d’avril : le doute est logiquement permis. « Actuellement, nous discutons avec les différents prestataires pour pouvoir trouver une solution pour un report avant de communiquer la nouvelle aux invités. »
Les voyages non essentiels sont déconseillés par Ottawa comme Québec. Sachez que si vous accueillez de la visite de vos proches, ils devraient rester confinés 14 jours.
Pour rappel : au Canada, actuellement, plus de 300 cas ont été confirmés.
Si vous devez rester en quarantaine, voilà une liste de conseils que vous devriez suivre.