Quelles que soient la saison de votre arrivée au Québec et votre région d’origine, débarquer sur ce nouveau territoire vous amènera à vivre un léger, ou fracassant, décalage météorologique avec les références de votre vie d’avant. À l’arrivée, on est très expressif vocalement et on use de superlatifs, que ce soit dans la chaleur moite de l’été ou dans les bourrasques glaciales de l’hiver.
Alors quel état d’esprit adopter pour une meilleure intégration?
Selon notre expérience, notre corps et notre esprit associent, bien à notre insu, un cadre de référence à ce que devrait ressembler telle ou telle saison, comment on devrait se sentir en septembre ou mars, ce qui est normal et attendu, ce qui relève de la sécurité de notre corps mais aussi de notre santé mentale. Alors en arrivant au Québec, notre cerveau ne sait plus trop comment gérer les faits. Notre corps réagit : c’est trop chaud, glacial ou humide. Et nous sommes très prompts à comparer l’ici et maintenant avec nos références culturelles d’un autre territoire, celui d’avant notre expatriation.
Un biais cognitif qui fait partie de votre expérience d’expatrié…
Le biais de comparaison se décline à profusion pour l’expérience des expatriés, mais lorsqu’on aborde la relation au temps qu’il fait, le biais semble encore plus fort. Lorsqu’un Français s’expatrie au Québec, son rapport à la météo est souvent altéré par le biais cognitif de comparaison. Ce mécanisme mental tend à influencer la perception des conditions météorologiques, en les comparant à celles vécues dans l’Hexagone ou dans les Îles. Les références climatiques ancrées en France peuvent donc biaiser la perception du nouveau vécu, les saisons québécoises.
Un choc frontal
Le premier choc thermique et organisationnel provient souvent de l’hiver québécois, réputé pour sa rigueur. Les hivers français peuvent sembler doux en comparaison, surtout si vous arrivez du Sud. Cette incohérence entre vos références et la réalité locale peut vous amener à sous-estimer, ou au contraire exagérer, les défis du froid intense, des bordées de neige ou de la longueur de l’hiver. Et pour ceux parmi vous qui sont parents, l’hiver devient une donnée majeure dans l’organisation familiale à ne pas négliger. Ce biais de comparaison peut engendrer un sentiment de surprise, parfois de frustration face à des conditions météorologiques différentes et plus extrêmes. On doit changer de références !
Les réseaux sociaux, qui nous donnent la météo en temps réel, que ce soit à Lille, Biarritz, Pointe-à-Pitre ou Lyon, ne nous aident pas à vivre l’instant présent sans comparer. C’est un fait. Et les échanges avec les amis et la famille ne font qu’amplifier le décalage.
Vous ne gagnerez jamais contre l’hiver, alors autant aller jouer dehors !
Que vous l’acceptiez ou non, vous ne gagnerez jamais contre l’hiver. Faites-vous une raison. Alors plutôt que de perdre votre énergie et monter en puissance côté frustration, autant en prendre votre parti. Après les premiers temps d’émerveillement, on trouve que comme on dit au Québec, « c’est long, longtemps » le froid, l’hiver, la neige. On est lassé, on fustige, la frustration s’invite. Mais plutôt que tenter d’utiliser notre énergie en faisant de l’inertie, pourquoi ne pas changer de paradigme ? Il faut l’accepter, une bonne fois pour toutes ou repartir vers des contrées plus clémentes. L’hiver demeure, avec sa force, sa rudesse mais aussi sa splendeur rare, ses bruits (comme la neige qui crisse sous nos pas ou le calme ouaté de la ville après une tempête), sa lumière inoubliable et la magnificence de la nature en hiver au Québec.
Découvrir des plaisirs inédits et inégalables
La seule et unique manière d’aborder positivement l’hiver est de l’embrasser, de l’intégrer dans notre quotidien pour le meilleur et non le pire. Suivez la vague, explorez les activités de plein air et pas besoin d’être un sportif de haut niveau (marche, patins, raquettes, ski de fond, escalade sur glace…). Bottez-vous le derrière, profitez plutôt que de résister ! Faire une balade au bord du fleuve, même par -20° est une expérience magique, tentez de vous mettre au ski de fond sur le Mont Royal ou dans un parc nature… Le plaisir inouï d’un chocolat chaud après une virée en nature est jouissif.
S’adapter, c’est s’intégrer
On suit les cycles de la nature, on doit adapter notre manière de vivre, de conduire, de gérer nos interactions sociales, nos activités sportives, de gérer notre temps. Oui, vous avez bien lu, les saisons impactent concrètement votre gestion du temps. Temps pour s’habiller en hiver, déneiger les escaliers, la voiture ou juste marcher pour attraper un bus, temps de transport allongé, gestion des horaires des enfants… Vous allez devenir des pros de la météo.
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