Un an. C’est le temps qu’il faut à Guilhem Caillard et son équipe pour préparer le festival Cinemania. Et pour la 26ème édition, cette année, les rebondissements ont été nombreux. « Au départ, on ne savait pas du tout ce qu’on allait faire, puis ensuite on n’a fait que jongler : festival hybride, festival en salle, festival numérique… À chaque fois, ce n’était pas évident, on a beaucoup hésité. On voulait vraiment trouver la meilleure formule pour le public », raconte le directeur.
Finalement, c’est dans un format 100% numérique qu’aura lieu le festival, grâce à une plateforme en ligne, conçue pour l’occasion. « Ça coûte très cher de créer ce type de plateforme, mais on a été soutenu par différentes instances. Ça nous a sauvés », raconte Mr Caillard.
Cinemania est le plus important festival de films francophone en Américain du nord. « L’idée, c’est de créer une grande fenêtre sur la francophonie internationale et d’ouvrir le dialogue entre les cultures ». Parmi la centaine de films à l’affiche, quasiment la moitié est de production française. On retrouve notamment des grands noms comme Valérie Lemercier, François Ozon ou encore Cédric Klapisch.
Pour offrir une plus-value aux spectateurs, plusieurs nouveautés s’ajoutent à cette 26e édition. Pour la première fois, le festival durera 19 jours au lieu d’une semaine et demie habituellement. Plus de films seront présentés pour l’occasion : 43 longs-métrages et pour la première fois des courts-métrages qui auront leur propre compétition. Des documentaires produits par le festival et des classes de maîtres feront aussi partie du programme. « Les gens ont besoin de culture. On vient leur apporter des films qu’ils ne verront nulle part ailleurs. On veut donner une première existence à ces films, dont plusieurs sont inédits », poursuit le directeur.
Pour cette 26e édition, Cinemania mise beaucoup sur la visibilité des films québécois. « Le Québec est très présent, comme il ne l’a jamais été ». Un nouveau prix a même été mis en place cette année dans cette catégorie. Le festival souhaite aussi mettre de l’avant des œuvres qui traitent de conflits géopolitiques ou de questions ancrées dans le présent avec des films comme “Si le vent tombe”, “Slalom”, “La nuit des rois” ou “Vacarme”.
À quelques jours du festival, Mr Caillard est très satisfait de la programmation et d’avoir fait le choix de la plateforme numérique. Avec plus de 400 pass vendus à quelques jours du festival, Cinemania semble confirmer sa popularité auprès du public québécois malgré cette nouvelle formule.
« On se rend compte que ça valait la peine de se battre comme des chiens, conclut-il. C’est magnifique ce qu’on a à offrir cette année et le public en a vraiment besoin ! »