Pierre Sauvage, Français d’origine, Québécois de cœur et fondateur du Cartel, reçoit comme il habille sa marque : avec goût et décontraction. Un vaste bureau où cohabitent dans un désordre esthétique les bonnets, les sweats ou les T-shirts, les casquettes et les cartons.
Ici, des œuvres de street art, là, une planche de skate customisée. Au milieu, une équipe de jeunes à pantalon retroussé et la flamme à l’œil, qui salue avec enthousiasme avant de se remettre à l’ouvrage. Deux ans déjà que Le Cartel existe, l’aventure ne fait que commencer.
Le 15 mai 2015, la marque est née d’un projet original : mettre en avant des artistes visuels sur textile. “Qu’ils viennent du domaine de l’art visuel, du mural, du tatouage ou du graffiti, le but du brand est de réunir des artistes, locaux ou internationaux, et leurs univers pour leur donner une autre visibilité”, explique Pierre.
Au fil des mois, la famille d’une vingtaine d’artistes québécois et français, a vu ses rangs s’ouvrir à d’autres inspirations : allemande, tunisienne, australienne et américaine… en attendant les autres ! “La plupart du textile vient du Mexique, mais on réceptionne et on fait imprimer et broder à Montréal. Tout ce qu’on peut faire localement, on le fait ! Le design est 100% d’ici, comme nos bonnets qui sont fabriqués à Montréal.”
Il n’y a que les casquettes qui sont fabriquées en Asie, mais pour Ottavio, Valérie, Léo et Pierre – l’équipe qui mène ce projet ambitieux –, la marque a, avant tout, une empreinte locale où l’artiste est au premier plan.
“Nous demandons à l’artiste de réfléchir à une thématique pour décliner une mini collection.” Mais puisqu’il s’agit d’une œuvre, il y a de la rareté. “Les artistes, surtout dans le street art, aiment le fait qu’on présente des œuvres limitées qui rajoute de la valeur à leur travail et permet d’ajouter de l’authenticité à ce qu’on fait.” Et tout ce qui est rare, n’est pas forcément cher. “On a voulu que nos prix restent accessibles à tous.”
Jusqu’à il y a quelques mois, 90 % des ventes se réalisaient sur l’île de Montréal, mais Le Cartel est en train de grandir. Une boutique à Toronto, et un regard qui se tourne vers l’Ouest du Canada, le nord du Québec et la France. “C’est la preuve que notre travail sur les réseaux sociaux est bon.” Un travail récompensé, entre autres, par une victoire au concours Mode et design qui a offert à la jeune équipe un espace dédié aux côtés d’autres marques de la relève québécoise.
La soirée de lancement aura lieu ce mercredi 6 décembre, mais la boutique est déjà ouverte depuis le 1er et fermera ses portes le 24. Pour ceux qui n’auraient pas le loisir de s’y rendre, le show-room est ouvert tous les jours. Enfin, tous les derniers jeudis du mois de décembre, la marque invite aux “6 à 9 du 609” pour discuter, rencontrer, partager autour d’une passion. C’est tout l’art du Cartel : le revêtir.