Breizh Café, une crêperie bretonne sur le boulevard Saint-Laurent

Breizh Café, une crêperie bretonne sur le boulevard Saint-Laurent

Par Daisy Le Corre / Le 5 août 2017 / Gastronomie/Vins

Frédéric Coupard, 42 ans, fait partie de ces Bretons qui ont pris le large pour le Québec et qui ne le regrettent pas. Originaire de Rennes, il est arrivé à Montréal en 2002 et y est resté. Après avoir été formé à l’École hôtelière de Dinard, il a travaillé 5 ans à Paris dans des hôtels-restaurants à plusieurs étoiles. C’est d’abord l’envie de bénéficier d’une expérience à l’étranger qui l’a conduit à Montréal.

« J’en ai eu vite marre de Paris! », lance d’emblée Frédéric, qui avait aussi hésité à partir en Angleterre, aux États-Unis ou en Australie. « L’Angleterre c’était trop proche et trop chère, les États-Unis, trop compliqué avec les visas, et l’Australie, trop loin… Il me restait donc le Canada et surtout le Québec avec son atout francophone, » confie le Breton qui n’est pas tombé immédiatement en amour avec Montréal mais qui s’y est senti bien rapidement.

« La première semaine où je suis arrivé, je me suis demandé ce que je faisais là! Je ne connaissais personne, je n’avais pas de travail: j’étais déboussolé », reconnait celui qui a fini par décrocher un travail de maître d’hôtel à l’InterContinental Montréal, un hôtel 4 étoiles avec 300 chambres.

Au bout de 7 ans de service, il décide de mettre les voiles pour d’autres aventures et finit par participer à l’ouverture de la crêperie La Bulle au Carré (qui a fermé en 2013) en compagnie d’un proche fraîchement débarqué sur l’île. « Il avait goûté des crêpes à Mont-Tremblant, on lui avait dit que c’étaient les meilleures de la région… mais il n’avait pas aimé du tout! Alors il s’était mis en tête d’ouvrir une crêperie, une vraie, » raconte Frédéric qui est devenu son employé et qui en a profité pour se former avant d’ouvrir son propre restaurant. « Je ne savais pas faire des crêpes, j’ai appris grâce à une crêpière bretonne de Quimper qui travaillait à la Bulle au carré », explique l’entrepreneur qui, petit, rêvait d’être boulanger.

« À Montréal, un restaurant sur deux qui ouvre ne survit pas plus de 3 ans »

« Ici, les banques sont frileuses à l’idée de prêter aux gérants de restaurants parce qu’il y a beaucoup de faillites! À Montréal, un restaurant sur deux qui ouvre ne survit pas plus de 3 ans: il y a trop de concurrence et trop de gens qui se lancent sans avoir de compétences de gestion. Ça ne marche pas comme ça! », lance le patron breton qui a pris soin de faire appel à Jean-François, un « vrai » crêpier pour confectionner les assiettes qu’il propose à ses clients. « Il a lui-aussi tenu une crêperie à Rennes pendant 7 ans, il a donc une solide expérience de travail. Certaines personnes n’arrivent pas à faire des crêpes, c’est manuel, c’est toute une gestuelle! », confie le gérant du Breizh Café depuis 4 ans et qui gère 5 employés.

« Mon objectif? Qu’on soit la meilleure crêperie de Montréal! Ici, la concurrence c’est tous les autres restaurants », explique Frédéric avant de préciser qu’il y a d’ailleurs très peu de crêperies bretonnes à Montréal. « Ce sont souvent des crêperies nord-américaines. Moi je voulais que ce soit authentique, comme en Bretagne. »

Situé au 3991 boulevard Saint-Laurent (à côté du Schwartz’s), le Breizh Café est ouvert tous les jours sauf le lundi. « On ouvre plus tôt le samedi et le dimanche pour les fameux brunchs montréalais… On s’adapte à la clientèle! On fait la même chose avec le format des crêpes: ici les gens ne sont pas habitués à manger plusieurs crêpes! Ça leur fait bizarre. Donc on propose un format « grande galette » pour les rassasier en une fois. »

En cuisine aussi, le client est roi et on s’adapte à ses particularités, autrement dit le sirop d’érable coule à flots. « Ça arrive souvent que les gens prennent une crêpe salée et la badigeonne de sirop d’érable voire de ketchup ou de tabasco, mais c’est plus rare… »

Et après? « Tenir un bon restaurant et être capable d’en vivre, c’est déjà un bel objectif pour moi », lance le Breton qui rentre en France tous les trois ans. « La dernière fois que j’y suis allé, je n’ai pas reconnu les modèles de voitures ni les plaques d’immatriculation. Je me suis même perdu en arrivant à Rennes, quelle étrange sensation. Mais au final il n’y a que la mer qui me manque vraiment… »

crepesmontreal

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