“La désinformation n’a jamais été aussi présente depuis la deuxième guerre mondiale !“, lance le fondateur et directeur général du festival Art Souterrain Frédéric Loury en évoquant le thème de sa nouvelle édition : “Le Vrai du Faux”. Au programme : impostures, fausses croyances, désinformation, fake news et autres jeux avec la vérité dans le réseau souterrain de Montréal et huit lieux satellites. Pour contempler, s’interroger et/ou se faire surprendre pendant trois semaines à compter de la Nuit Blanche qui donnera le coup d’envoi de ce festival d’art contemporain, le 2 mars prochain.
Un commissaire français à double casquette : Martin Le Chevallier
“Je n’avais jamais collaboré avec un commissaire-artiste“, confie Frédéric Loury à propos de Martin Le Chevallier. En plus d’exposer ses propres oeuvres, le Français est également commissaire de cette 11ème édition aux côtés de Maude Arsenault (en charge du volet photographique) et Joyce Yahouda.
“Ses oeuvres, volontiers politiques, racontent notre époque avec distance et humour“, commente Frédéric Loury. Dans l’une de celles qui seront exposées au Complexe Guy Favreau, l’artiste détournera des bollards (poteaux de sécurité à sangle) dont les rubans traceront les lettres SOS. Comme une bouteille à la mer qui sera remarquée ou non par les passants.
Quatorze artistes français
“Il y a plus de Français que les quatre dernières années“, souligne Frédéric Loury.
Raphaël Fabre exposera un portrait de son double numérique à l’espace Guy Favreau, photo réellement admise par les autorités françaises pour sa carte d’identité. “Il est officiellement représenté par son avatar !“, commente Martin Le Chevallier, s’amusant de l’exposition de cette oeuvre en grand format à côté des bureaux de Service Canada.
Alain Snyers organisera une vente à l’encan en tant que “commissaire-priseur auto proclamé et peu compétent” le 4 mars. Fayçal Baghriche présentera une vidéo d’une performance dans laquelle un mannequin passant pour une statue humaine, trompe les passants dans les rues de Paris. On retrouvera également les photos très fortes de Philippe Ramette, qui se met en scène dans des postures et paysages différents, toujours vêtu d’un complet noir.
D’autres oeuvres d’artistes à suivre
Les accros aux portables apprécieront les photos de l’Américain Eric Pickersgill dans lesquelles il retire tablettes ou téléphones de l’image, soulignant l’absurdité de nos postures quotidiennes (voir photo en tête de l’article). L’Autrichien Reiner Riedler a photographié de fausses vacances dans des environnements ajoutés artificiellement.
La Québécoise Céline B La terreur présentera une installation de gâteaux faussement crémeux, interrogeant notre vision du mariage et la réalité de la violence conjugale.
Le festival présentera en tout les oeuvres d’une soixantaine d’artistes (liste complète ici).
Des activités pour petits, grands… et sportifs !
Tables rondes, rencontres, discussions, visites guidées et autres activités seront détaillées dans le dépliant du festival qui sera diffusé largement à Montréal, et sur le site officiel. Les Midi Express permettront notamment de s’offrir une pause culturelle de 15 minutes à l’heure du lunch et les jeunes de 6-12 ans pourront se lancer dans une chasse aux oeuvres.
Notre coup de coeur ? La visite “Au pas de course“, qui permettra aux visiteurs de mêler jogging et découverte du parcours dans les souterrains avec un coach sportif et des médiateurs. Chaussez vos baskets !