Après de longues années d’absence, Anthony Kavanagh est de retour sur scène au Québec avec son nouveau spectacle Showman. L’humoriste est à Montréal au théâtre Saint-Denis le vendredi 6 et le samedi 7 avril 2018 avant de partir en tournée dans la Belle Province. Mais le show en vaut-il vraiment la chandelle ?
Anthony Kavanagh est mort, vive Anthony Kavanagh. Le spectacle du plus Français des humoristes québécois repose sur un concept original : l’artiste meurt sur scène à la fin d’une représentation, puis se retrouve dans une salle d’attente où il doit s’adresser à une audience d’âmes qui s’apprêtent à venir au monde.
Le parallèle est assez curieux vu les soucis de santé d’Anthony Kavanagh qui avait dû repousser sa tournée québécoise suite à deux embolies pulmonaires survenues coup sur coup à Montréal et en Nouvelle-Calédonie. “J’ai traversé une grande période de remise en question et j’ai décidé de concentrer un peu plus mes activités au Québec, près de ma famille”, avait-il alors confié à la Dépêche du midi.
Remis sur pied, le Showman s’apprête donc à s’adresser de nouveau à une salle remplies d’âmes prêtes à “passer de l’autre côté.” L’occasion pour l’humoriste d’aborder des sujets classiques du stand-up : son enfance, la famille, son rôle de père, l’humour, mais aussi son corps et les relations hommes-femmes.
Sur ce dernier point, malheureusement, Anthony Kavanagh ne frappe pas par son originalité et enchaîne les clichés comme on enfile des perles. Exemple parmi tant d’autres : les hommes sont obsédés par le sexe et les femmes par les chaussures. L’humoriste tente de faire passer sous le second degré certaines de ses “blagues de fifs”, mais ça ne prend pas. En 2018, il faudrait vraiment passer à autre chose.
Anthony Kavanagh se rattrape lorsqu’il improvise avec le public ou bien lorsqu’il revient sur son expérience sur TF1 dans l’émission Danse avec les stars : “J’arrive sur le plateau, je vois Rayane Bensetti, 21 ans, coupé au laser par des extraterrestres en chaleur qui se faisait un malin plaisir à faire des back flips juste pour me faire chier.”
L’artiste est également très drôle lorsqu’il raconte comment il s’est retrouvé pour la première fois sur scène en France, en première partie du show de Céline Dion à Paris. Et de se rappeler ce drôle d’encouragement de René Angélil : “T’es en plein décalage horaire, t’as pas eu le temps d’adapter ton show pour les Français, ils te connaissent pas. En plus j’ai oublié de te dire, ils ne savent pas qu’il y a une première partie. Bonne chance !”
Entre anecdotes hilarantes, imitations très drôles et blagues plus ou moins efficaces, le Showman s’essouffle un peu en fin de spectacle avec un sketch moyen sur un procès contre sa personne intenté par son fils. Mais Anthony Kavanagh termine sur un final très émouvant lorsqu’il évoque – avec une certaine reflexion et de petites touches d’humour – la mort de ses parents.
Avec près de 30 ans de carrière derrière lui, il est normal qu’Anthony Kavanagh adopte encore des recettes un peu dépassées pour son temps. Mais une chose est sûre : son spectacle ne laisse pas indifférent, que l’on soit Français ou Québécois.