Originaire de la banlieue parisienne, Alexis Simonot découvre la danse au Centre International de Danse de Cannes chez Rosella Hightower. Aujourd’hui professeur de ballet classique à Montréal, il revient pour nous sur son parcours hors du commun.
Alors que la plupart des danseurs professionnels commencent dès le plus jeune âge, Alexis Simonot n’a découvert le ballet classique qu’assez tard, et plutôt par hasard. ‘‘Je veux faire de la scène’’ : cette révélation lui apparaît après avoir pris des cours de théâtre au collège privé de Nazareth à Boisemont, en banlieue parisienne. ‘‘Je voulais faire des claquettes mais l’école de danse ne proposait que du jazz ou du ballet’’, explique-t-il. ‘‘Pour danser comme Mickael Jackson’’, il opte pour les cours de jazz.
‘‘Avant le cours de jazz, il y avait un cours de ballet.’’ Fasciné, ce grand amateur de musique classique arrivait tous les jours en avance pour assister au cours, en coulisses. Jusqu’à ce que que la professeure le remarque. Après un stage au Centre International de Danse de Cannes, il se voit offrir un an d’études dans l’école. ‘‘J’avais des capacités, un joli pied, une jolie forme de jambe.’’ A 18 ans il entre au Conservatoire national Supérieur de Musique et de Danse de Paris, où il collabore avec des grands noms de la danse.
Une blessure au genou l’oblige à arrêter la danse. C’est à ce moment qu’il décide d’enseigner le ballet et de ‘‘transmettre sa passion’’, au sein de l’Académie du Ballet métropolitain.
La danse est un ‘‘métier de passion’’, estime Alexis Simonot. Danser 6 à 7 heures par jour demande également beaucoup de travail. ‘‘Etant donné l’investissement à fournir, sans passion, cela ne fonctionne pas’’, explique le professeur de danse. Mais d’après lui, la danse classique n’est pas seulement un effort physique. Le mouvement et la musique amènent les danseurs à se dépasser. ‘‘Le ballet est presque spirituel.’’
Devenir un grand danseur de ballet classique n’est pas donné à tout le monde. Il faut d’abord ‘‘avoir le corps’’. Et pour pouvoir ‘‘modeler son corps’’, il faut commencer très jeune. ‘‘Le corps de danseur est naturel’’, explique Alexis Simonot. Certains auraient donc des prédispositions naturelles à la danse classique.
Côté technicité, Alexis Simonot estime que le ballet classique est ‘‘la base de toutes les autres danses’’. Technique dans les mouvements, souplesse, rythme, respiration… Tout est essentiel. ‘‘Le ballet permet d’analyser complètement son corps et de maitriser une technique.’’
Selon Alexis Simonot, la danse est présente à Montréal, mais le ballet beaucoup moins qu’en France et en Europe. ‘‘Louis XIV était danseur, le ballet est devenu une importante composante culturelle en Europe’’, explique l’ancien danseur. L’enseignement de la danse à Montréal serait également différent. Alors qu’en France, le professeur aurait tendance à être ‘‘plus autoritaire’’, les enfants seraient plutôt ‘‘entrainés par la pédagogie’’.
La plupart des écoles de ballet à Montréal sont installées dans des quartiers anglophones. Ce à quoi l’Académie du Ballet métropolitain a voulu remédier. Pour son dixième anniversaire, l’ABM s’est offert un local presque trois fois plus grand dans Hochelaga-Maisonneuve. Un déménagement qui a permis à l’école de passer de deux à cinq studios et de diversifier son activité en offrant des cours de Modern Jazz, danse contemporaine, waacking, hip-hop, mais aussi de yoga et Pilates.
‘‘Le ballet reste la base, mais les autres danses vont apporter une autre couleur et une autre dynamique. C’est bien de se diversifier et d’arriver dans un quartier en offrant d’autres types de danse’’, fait valoir Alexis Simonot.
L’objectif pour la suite ? ‘‘Développer un jeune ballet’’, qui permettrait aux étudiants d’intégrer par la suite une grande compagnie de ballet.