Beaucoup de Français redoutent le coiffeur au Québec… et certains attendent même de retourner en France pour se faire couper les cheveux. Pourtant, bons coiffeurs et prix raisonnables existent bel et bien. On a voulu comprendre comment ça fonctionne ici.
Des prix plus élevés
Les tarifs des salons de coiffure au Québec peuvent surprendre, surtout dans les quartiers centraux comme le centre-ville de Montréal. Selon Stéphane Roy, président de l’Association Coiffure Québec et co-fondateur des salons Oblic : « Plus les locaux coûtent cher, plus les services coûtent cher. »
Attendez-vous donc à dépenser davantage qu’en France. Comme partout ailleurs, il faudra ajouter les taxes et le pourboire, puisque, comme le métier de serveur, la coiffure est un métier de service.
Des services au prix de l’expérience
« Un coiffeur au Québec peut gagner peu, mais aussi très bien sa vie », explique Stéphane Roy.
Au Québec, vous paierez parfois autant pour l’expérience de votre coiffeur que pour la coupe elle-même. Dans certains salons, les coiffeurs louent leur chaise et fixent eux-mêmes leurs tarifs. Ils travaillent alors comme travailleurs autonomes : plus ils cumulent d’années d’expérience, plus leurs prix peuvent grimper. Il existe toutefois des salons où les tarifs sont uniformes, comme en France.
Une profession non régulée
Contrairement à la France, où l’on doit valider un diplôme qualifiant pour exercer, la province du Québec n’exige pas de diplôme pour devenir coiffeur. Selon Stéphane Roy, le Québec est la province canadienne où le contrôle est le moins strict.
Cela dit, il est rare de tomber sur un coiffeur non formé, car le métier requiert un savoir-faire précis. Les assureurs des salons demandent généralement que les employés soient diplômés, explique Stéphane Roy.
Un différence toutefois du côté des barbiers. Eux ont parfois suivi une formation plus courte ou se sont formés de manière autonome : « Beaucoup se sont improvisés barbiers en quelques jours, parce que c’était la mode, et qu’ils se formaient auprès de leur propre barbier », précise Stéphane Roy.
Mieux formés en France, vraiment ?
La formation en coiffure est plus courte au Québec, mais les heures d’enseignement en techniques capillaires sont souvent plus nombreuses qu’en France, souligne Stéphane Roy.
En revanche, le système français insiste davantage sur l’apprentissage de l’hygiène, du service client et du « savoir-être », comme l’explique Élodie, la coiffeuse que l’on voit dans la vidéo.
Comment trouver un bon coiffeur ?
Au Québec, vous ne trouverez pas les grandes chaînes françaises comme Dessange ou Franck Provost. Pour dénicher les meilleurs salons de votre quartier, il faudra faire vos recherches : Internet, réseaux sociaux et avis en ligne seront vos meilleurs alliés. Les Français relancent très souvent le sujet sur les groupes Facebook comme Les Français à Montréal.
Stéphane Roy conseille aussi une technique simple : se promener en semaine, le mardi ou le mercredi, et observer les salons. S’il y a du monde, c’est généralement un bon signe !