Test de français pour les francophones : une exigence du permis post-diplôme qui surprend

Test de français pour les francophones : une exigence du permis post-diplôme qui surprend

Par Anais Fleury / Le 26 mai 2025 / Vivre ici

Depuis novembre dernier, les étudiants étrangers souhaitant rester travailler au Canada après leurs études doivent passer un test de langue française ou anglaise. Une nouvelle exigence qui suscite l’incompréhension, voire la frustration chez ceux dont le français est la langue maternelle. 

« Ce n’est pas très agréable de devoir prouver qu’on parle français alors même qu’on est francophone », confie Juliette, 24 ans, qui a déjà passé ses tests avant de terminer sa maîtrise en science politique à l’Université de Montréal. 

Une mesure mal comprise

« La majorité des personnes qui ont présenté une demande de permis de travail post-diplôme le 1er novembre 2024 ou après cette date doivent fournir une preuve de leurs compétences linguistiques en français ou en anglais », mentionne le site du gouvernement canadien. Une preuve qui se fonde sur quatre volets : l’expression orale, la compréhension orale, l’expression écrite et la compréhension écrite.

Pour soumettre une demande de PTPD, le test de langue française doit dater de moins de 2 ans et être effectué auprès de l’un de ces deux organismes : TEF Canada et TCF Canada. Selon les informations fournies par les organismes, les quatre examens additionnés durent environ 3 heures.

« C’est une situation un peu cocasse, raconte Claire, étudiante à Polytechnique qui a déjà passé son test pour demander son PTPD à la rentrée prochaine. Pour l’expression orale, on doit parler pendant quinze minutes avec un évaluateur, alors que c’est notre langue maternelle. C’est particulier. »

Un casse-tête administratif et financier

Cette nouvelle exigence complexifie les démarches d’immigration. Tout d’abord, il faut anticiper sa demande en réservant une place à l’avance. Les tests qui doivent se faire en personne nécessitent également de se libérer au moins une demi-journée. Ensuite, il faut composer avec les délais pour obtenir ses résultats.

Violette, qui n’avait pas anticipé cette exigence, estime avoir été mal informée : « On pense que c’est un test en ligne, rapide et avec des résultats immédiats. Mais en fait, pas du tout. » Elle a reçu sa dernière note de maîtrise avant d’avoir pu déposer sa demande de PTPD. Or, dès que le programme d’études prend fin, le droit de travailler tombe. « Je travaille dans un magasin comme conseillère à la vente, donc devoir arrêter du jour au lendemain, c’est un choc pour moi », partage-t-elle. Elle doit ainsi s’arrêter de travailler pour environ un mois, le temps de passer l’examen et d’obtenir ses résultats de langue.

Le prix des tests varie entre 300 et 500 dollars environ. « Ce n’est pas tous les étudiants qui peuvent se le permettre », déplore Marc qui a passé son examen en février dernier.

Juliette de son côté, a anticipé sa demande en « jouant avec les dates ». Elle a réservé son test avant l’expiration de son permis d’études et a demandé à son université de retarder la saisie de sa note finale : « À partir du moment où tu as ta note de mémoire, tu n’es plus considérée comme étudiante, et je voulais garder mon emploi d’auxiliaire de recherche à l’université. »

Son conseil ? « Faire attention aux délais pour choisir le moment du changement de statut et pour éviter de se retrouver dans un entre-deux qui peut être inconfortable et bloquant pour le travail.» 

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