Selon le dernier palmarès du magazine américain U.S. News & World Report, le Canada serait à la quatrième place des meilleurs pays pour élever son enfant en 2019, derrière la Suède, le Danemark, la Norvège et juste devant la Finlande. Pourquoi ? C’est notre “question bête” de la semaine.
Ce n’est pas vraiment une surprise de voir le Canada se hisser dans le peloton de tête des « meilleurs pays où élever ses enfants en 2019 ». Avec un taux de chômage de 5,6%, une politique d’incitation à la propriété pour les familles, ou des aides financières pour l’éducation des enfants jusqu’à leur majorité, le pays semble cumuler les bons points pour faciliter l’épanouissement des parents et de leurs progénitures.
« Nous sommes chanceux : nos services éducatifs pour la petite enfance sont presque tous subventionnés, le congé maternité est plus long qu’en France, et nous avons des congés parentaux qui permettent au couple de se partager des semaines durant la première année du bébé. Cela est très positif pour le développement de l’enfant », résume la directrice de l’Observatoire des tout-petits.
D’autant que, comme le souligne Fannie Dagenais, « la majorité des entreprises proposent des mesures de conciliation famille-travail ». En clair, les entrepreneurs peuvent proposer des horaires flexibles adaptés à la vie de famille (les journées de travail terminent souvent à 17h), accepter des jours de congés pour “raison familiale“ sans avoir à présenter plusieurs justificatifs, ou encore autoriser assez facilement le télétravail. Il règnerait au Québec une certaine bienveillance à l’égard des enfants, qui se vit au quotidien. La présence de brigadiers pour sécuriser la traversée des artères à la sortie des écoles en est une bonne illustration. Tout comme les horaires des écoles secondaires, où les adolescents pratiquent des activités extra-scolaires l’après-midi, évitant à leurs parents le marathon sportif des fins de semaine !
Le classement passe au crible différents thèmes dont l’accès à l’éducation, l’égalité hommes-femmes, la sécurité, l’environnement, les droits des enfants, et même la joie de vivre. Dans cette étude, qui positionne la France à la quinzième place, les auteurs précisent que le « sentiment de sécurité est un indice majeur ». Là encore, le Canada se démarque, et plus spécifiquement la Belle Province. Selon le site de l’Institut du Québec (IdQ),« Montréal se distingue des autres métropoles nord-américaines. La ville est en tête pour ce qui est de la répartition des richesses. Elle affiche le plus faible taux de criminalité des grandes villes nord-américaines, et offre des logements abordables. Elle propose à ses habitants un environnement sécuritaire et de qualité. »
Montréal, qui compte déjà de très nombreuses structures destinées aux plus jeunes dans l’espace public, s’engage à développer toujours plus d’actions en faveur de l’enfance, en y injectant 25 M$ sur cinq ans. Pour reprendre les mots du directeur associé de l’Institut du Québec (IdQ) Jean-Guy Côté : « À Montréal, vous n’aurez peut-être pas les salaires de la Silicon Valley, mais vous allez avoir une très belle qualité de vie ! »
Pour autant, derrière cette image “d’eldorado des familles“, « il y a matière à amélioration », nuance Fannie Deganais. Les enjeux ? La qualité des service de garde à améliorer, un accès à des logements encore plus abordables pour les plus démunis, une sensibilisation à la – bonne – alimentation ou encore l’égalité des chances pour tous… On note qu’un enfant sur quatre entrant en maternelle est « vulnérable sur au moins un domaine, ce qui interroge sur la suite de son cursus ». D’ailleurs, les Québécois en redemandent : selon un sondage réalisé par la firme Léger et dévoilé par l’Observatoire des tout petits, paru en novembre dernier, ils sont 62 % à penser « que l’on n’en fait pas encore assez au Québec pour assurer le bon développement des jeunes enfants ». Et 73 % à espérer que « le développement des enfants de 0 à 5 ans soit une priorité pour les décideurs publics ».