Elle revient au Québec où elle a tourné il y a deux ans le film “Hibou“, de Ramzy Bédia. Avec “Pupille“, de Jeanne Herry, qu’elle vient présenter à Cinemania avec Gilles Lellouche, Elodie Bouchez retrouve un rôle de premier plan au cinéma, tout en émotions. Rencontre avec l’actrice.
Elodie Bouchez n’avait pas encore eu l’occasion de tourner avec la jeune réalisatrice Jeanne Herry, fille de Miou-Miou et de Julien Clerc, qui a fait une entrée remarquée dans la réalisation de longs métrages avec son film “Elle l’adore“, sorti en 2014. Avec “Pupille”, la réalisatrice suit le parcours d’un bébé né sous X, de sa naissance à sa rencontre avec sa mère adoptive, incarnée par Elodie Bouchez. C’est la finesse d’écriture du scénario qui a séduit l’actrice.
“C’était écrit comme une espèce de ballet (…) autour de la naissance et du destin de ce petit bébé, explique Elodie Bouchez. La manière dont Jeanne Herry menait son récit était assez spectaculaire (…) Cela faisait longtemps que le cinéma ne m’avait pas proposé un si beau rôle !“.
Dans le film, Alice, femme stérile, a dû patienter huit longues années avant de pouvoir enfin adopter un enfant. Un très beau rôle, en effet, pour l’actrice qui interprète avec justesse la myriade de sentiments éprouvés par la jeune femme lorsqu’elle apprend qu’elle va être mère : la surprise, le bonheur mais aussi l’angoisse de celle qui, pour s’en convaincre dans le film, se dit “carrément prête“.
“On avait défini très clairement toutes les couleurs émotionnelles du personnage (…), raconte l’actrice. Jeanne Herry voulait qu’elles soient bien définies et précises pour bien les doser, pour ne pas donner une espèce de bouillie avec tout à la fois. Elle avait en tête toute la construction du parcours de cette femme pour arriver à la remise de l’enfant“, précise Elodie Bouchez qui s’est dite “très concentrée pendant ce film car (elle) avait des rendez-vous à tenir“. Notamment la scène où elle découvre son bébé. “Il était exceptionnel ce bébé, il faisait tout ce qui était écrit dans le scénario (…)“, se réjouit l’actrice.
Centré sur le bébé, de sa non-relation à sa mère biologique au moment de sa naissance jusqu’à son adoption, le film s’attache aussi à parler en profondeur du parcours éprouvant des parents candidats à l’adoption et du travail des professionnels accompagnant parents et enfants. Incarnés par Sandrine Kiberlain, Olivia Côte, Gilles Lellouche et Miou-Miou, ils doivent faire preuve d’une bonne capacité d’analyse mais aussi d’intuition, de sens de la diplomatie et d’empathie. “C’est un hommage à ces travailleurs sociaux, à leur vocation (…), souligne Elodie Bouchez. Jeanne Herry aurait pu choisir un autre angle avec un parcours qui se passe mal ou leurs conditions de travail difficiles. Mais là, elle a voulu faire le récit de gens qui travaillent bien“.
L’actrice est également à l’affiche d’un autre film sorti au Québec le 19 octobre : “Guy“, le faux documentaire d’Alex Lutz (voir notre interview du réalisateur ici). Elle y interprète une icône fictive de la variété française et reine de la nuit des années 70-80. Dans des scènes de flashback, elle susurre en duo amoureux au piano avec son partenaire, leur tube légendaire “Dadidou”.
“Avec Alex, on n’a peur de rien !“, commente l’actrice. “Il est extrêmement minutieux, précis, documenté. Il sait vraiment ce qu’il a envie de raconter et (connaît) tous les détails de chacun de ses personnages. Je savais que j’étais dans de très bonnes mains avec lui.” Sans avoir peur du cliché.
Après son passage à Montréal, Elodie Bouchez reprendra le fil de ses projets en France, qui se déclineront sur petit et grand écrans. Elle tourne en ce moment dans un film d’Edouard Deluc pour Arte, qui se passe dans le milieu des bateaux-mouches à Paris. Puis début 2019, elle retrouvera Laetitia Masson au cinéma pour “un film choral avec beaucoup de destins qui s’entremêlent“. Un joli programme.