Le leader mondial de la distribution d’articles de sport a choisi Brossard pour installer son premier magasin canadien, qui a pré-ouvert ses portes ce mercredi 18 avril 2018, dans la banlieue sud de Montréal. On l’a testé pour vous et on a même posé quelques questions à Nicolas Roucou, le directeur général. À fond la forme.
C’est un accueil chaleureux (NDLR : notre story Instagram le confirme) qui était réservé aux 500 chanceux conviés à la pré-ouverture du très attendu Decathlon Brossard au Mail Champlain. Les serviables vendeurs et vendeuses, vêtus de la traditionnelle veste sans manche bleue et blanche floquée Decathlon, étaient au rendez-vous. Sans parler de la fameuse marque Quechua affichée un peu partout dans le magasin : on est bien chez “Decat”.
“Notre objectif c’était de proposer le concept Decathlon au Canada, à savoir tous les sports sous le même toit”, a confié le DG de ce premier Decathlon canadien où 65 sports différents et 6500 modèles de produits sont présentés aux visiteurs. “On a fait un choix correspondant à ce qu’on imagine des besoins des utilisateurs autour de Brossard. Par exemple, en chasse, on n’a pas pris les cartouches pour des questions d’homologation (…). On adapte l’offre par rapport à la pratique locale”.
Concernant le hockey, en revanche, seule une petite parcelle du magasin est pour l’instant réservée au sport fétiche des Canadiens. Pour tout le reste, il y a de quoi faire, surtout dans les rayons consacrés à la randonnée.
Pas (encore) de tente 2 secondes ni de vente en ligne
Côté prix, les best-sellers de la marque Quechua n’ont pas à rougir à côté de ceux du marché français. “La politique de prix de Decathlon, c’est le juste prix. (…) On essaie d’avoir un niveau de frais qui soit le plus efficient possible pour avoir une marge de fonctionnement la plus basse possible. On va retrouver des articles qui sont parfois moins chers ou plus chers qu’en Europe pour des raisons de coûts de transport ou de douanes”, a simplement confié Nicolas Roucou.
À titre d’exemples, le petit sac à dos est à 5 $ (2,99 € en France), le jeu de 8 boules de pétanque (en plastique) à 8$ (5 € en France) et la tente “deux secondes” est à… On ne le sait pas encore, et pour cause : elle n’est malheureusement pas encore proposée en magasin, en raison de normes canadiennes. “Au Canada, les tentes doivent être ignifugées et donc recevoir un traitement anti-feu. Pour l’instant, on n’a pas de tentes à vendre mais on est en train de faire des productions spécifiques pour présenter d’ici quelques semaines des tentes 2 secondes à nos visiteurs”. Patience, donc.
Plus qu’un magasin, Decathlon Brossard se veut être un endroit où les 80 vendeurs sont aussi des passionné·es de sport à même de transmettre leur passion. Le discours est bien rodé.
“J’ai envie de créer un endroit où des sportifs passionnés parlent à des sportifs passionnés. Je crois au magasin physique à partir du moment où il est bien habité par des lieux d’expérience et de la rencontre humaine. Pour l’instant et dans un premier temps, il n’y aura pas de commerce en ligne. On va le faire tranquillement, au fur et à mesure”, a confié celui qui s’est fixé comme objectif principal le bonheur des ses employé·es et celui de sa clientèle. “Je pense que c’est la clef de voûte des entreprises de demain. Tout le reste, c’est une conséquence”.
“On n’est pas là pour faire un magasin que pour les Français, surtout pas”
Pour ce qui est de la concurrence, Nicolas Roucou a rappelé qu’il respectait tous ceux qui avaient la même mission que Decathlon, à savoir développer le sport en restant humain. “Mes concurrents ? Ce sont les jeux vidéo, la télévision, l’oisiveté, la dépression, etc. Il y a de la place pour tout le monde sur ce marché”, a expliqué le directeur général avant de rappeler que la succursale Brossard était un “magasin pilote” pour vérifier l’appétence des Québécois par rapport au modèle proposé. “On n’est pas là pour faire un magasin que pour les Français, surtout pas. On est là pour les Québécois aussi et moi je rêve de faire ensuite des magasins pour les Canadiens”.
Interrogé sur la présence de marques québécoises dans les rayons de son magasin, Nicolas Roucou a répondu qu’il allait surtout adapter certains produits à des pratiques spécifiques québécoises. “Je veux qu’on conserve nos marques “maison” et certaines seront conçues au Canada : on est en train de travailler sur une panoplie “grand froid” par exemple, tout sera conçu et fabriqué ici (…). Les marques de Decathlon deviendront québécoises”, a expliqué celui qui considère les magasins Decathlon comme des coeurs vitaux au service de la communauté locale. “L’impact sociétal, pour moi, est une dimension très importante du projet”.
Un second magasin Decathlon devrait ouvrir ses portes à Québec en 2019. Il sera situé dans le prochain Centropolis, à deux pas du futur Ikea de la capitale provinciale.