Avec ses lunettes bariolées roses, ses mèches de cheveux mauves, son écharpe fluo et ses boucles d’oreilles dinosaures, Raphaëlle Barbanègre, originaire de Toulouse, pourrait être tout droit sortie de l’une de ses illustrations. Celles et ceux qui ont l’habitude de fréquenter la pâtisserie Rhubarbe sur Laurier ont certainement déjà vu l’un ses dessins au hasard d’une boîte de biscuits cet hiver.
Car non loin de là sur le Plateau, dans un univers délicieusement kitsch, Raphaëlle illustre des livres pour enfants. Depuis toute petite, elle dessine et en a pris doucement conscience. “Je pourrais continuer à dessiner des petit chats de chez moi et être payée pour ça”, confie l’artiste à l’univers graphique ultra coloré qui apprécie particulièrement le format miniature.
À Montréal, elle est arrivée pour suivre son compagnon, français lui aussi, qui travaille dans l’univers des jeux vidéo. Si elle collabore surtout avec la France, elle a tout de même réalisé récemment un livre pour La Pastèque, une maison d’édition québécoise. “J’avais envie de dessiner Montréal et je m’étais rendue compte qu’il n’y avait pas de livres pour enfants sur la ville.” Ni une ni deux, La Pastèque est séduite par l’idée.
Dès lors, Raphäelle n’est plus seulement illustratrice mais conceptualise, scénarise et écrit le livre. Son ouvrage, Les saisons de Montréal, nous promène dans les quartiers de Montréal au fil des saisons et plaît finalement aux petits comme aux plus grands. “Au salon du livre, une grand-mère en a acheté 4 d’un coup pour ses petits-enfants… qui devaient avoir dans les 30 ans !”. Son livre, qu’on trouve partout en librairie au Québec comme en France, est une bien jolie manière de présenter Montréal.
En parallèle à ce projet, elle a également illustré Snow White and the 77 dwarfs aux éditions Talents Hauts, qui revisite le conte de Blanche-Neige. Originellement il a été publié chez Tundra books, une maison d’édition canadienne anglophone : il est désormais adapté dans plusieurs langues dont bientôt en Coréen.
L’auteure raconte aussi qu’il a fallu qu’elle s’adapte à un marché nord-américain plus puritain. “On m’a demandé de cacher les fesses d’un des nains, alors je l’ai couvert d’un slip ! Ils trouvaient aussi Blanche Neige trop blanche par rapport aux nains, qui avaient tous de la couleur”. Dans la même veine, elle a aussi illustré Cendrillon et la pantoufle velue chez les mêmes éditeurs.
Depuis peu, Raphaëlle s’est remise aux techniques traditionnelles du feutre et de l’aquarelle. Elle prévoit de développer certains projets en diversifiant les supports et en se lançant dans la sérigraphie. Bientôt, vous croiserez peut-être l’un de ses dessins dans une boutique montréalaise…
En attendant on vous invite chaudement à feuilleter ses bouquins rafraîchissants avec ou sans vos enfants !