Secrètement (dans votre tête de Français), vous allez bientôt vous poser la question : comment font les chars québécois pour fonctionner comme si de rien n’était par -20° sur des routes parfois glissantes, après avoir été garées sous plusieurs centimètres de neige ? Ne craignant ni le froid ni les questions bêtes, Maudits Français a mené l’enquête.
“Les voitures vendues au Canada ne sont pas différentes. Pour un modèle vendu ici et en Europe, ou ailleurs en Amérique du Nord, c’est la même voiture. Par contre, certaines composantes sont ajoutées, ou encore adaptées à l’hiver”, a lancé d’emblée Pierre-Olivier Fortin, conseiller en communication du CAA-Québec, le plus important regroupement d’automobilistes au Québec.
Commençons par le commencement : les pneus. “Les pneus d’hiver sont maintenant obligatoires du 15 décembre au 15 mars même si, en pratique, les conditions hivernales imposent souvent de les installer avant et de les garder beaucoup plus longtemps”, raconte le spécialiste qui précise qu’à chaque automne et à chaque printemps, tout le monde change ou fait changer ses pneus. Qu’est-ce qu’ils ont de si spécial ces pneus d’hiver ? “Ils ont une semelle différente qui est mieux adaptée à la neige et à la glace. Ils sont aussi plus souples, ce qui leur permet de garder une meilleure adhérence par temps froid”, confie Pierre-Olivier Fortin.
Côté moteur, l’huile aussi y est pour quelque chose. Mais pas n’importe laquelle ! “Au dernier changement d’huile avant l’hiver, on utilise une huile différente qui résiste mieux au froid”, précise Pierre-Olivier qui conseille à tout le monde de vérifier auprès de son garagiste que l’huile a bien été changée car personne n’a envie de se retrouver en rade sur le boulevard Décarie à cause d’une maudite erreur de débutant. Mieux vaut prévenir…
Idem pour l’essence qui est vendue en hiver, elle est adaptée à la saison froide. “La formule est différente, mais on ne s’en rend pas compte, ni à la pompe ni au volant”, lance simplement le spécialiste. Place au chauffe-moteur maintenant, plusieurs voitures en disposent : il s’agit d’une pièce qui permet de brancher sa voiture à une prise électrique afin de réchauffer certaines composantes du moteur en prévision du démarrage. “Il n’est pas obligatoire mais CAA-Québec le recommande”.
Quant aux essuie-glaces, certains modèles sont conçus spécialement pour l’hiver. “Soit ils possèdent une gaine qui recouvre leur armature de métal articulée, soit leur lame est constituée d’une seule pièce de caoutchouc flexible”, explique Pierre-Olivier selon qui les modèles de cette dernière variété sont généralement plus recommandables parce qu’ils épousent mieux la forme du pare-brise, été comme hiver. Concernant le lave-glace d’hiver, la température minimale d’utilisation est inscrite sur le bidon (habituellement -30 °C ou moins). “Nous recommandons d’employer un lave-glace qui peut résister au minimum à -40 °C car les produits conçus pour des températures moins basses ont tendance à geler plus facilement, même lorsque la température ambiante est supérieure à celle qu’on voit sur le bidon.”
Connaissez-vous également les “tapis sauve-pantalons” ? “Il s’agit de tapis d’hiver étanches et nervurés qui retiennent le liquide et qui permettent de protéger à la fois le fond de l’auto… et ses bas de pantalons !”, raconte l’expert en la matière.
Enfin, inutile de préciser qu’une fois le changement d’huile et la pose des pneus effectués, chacun y va de son petit rituel de préparation d’auto. “On change les tapis, on place certains accessoires essentiels dans la voiture: un bidon de liquide lave-glace qui se vide très vite en hiver, un balai à neige, un grattoir pour les vitres, une pelle, des plaques d’adhérence en cas d’enlisement, etc.”
Et s’il n’y avait qu’une chose à retenir de cet article ce serait d’adopter des comportements différents et d’adapter sa conduite en hiver. “Les conditions routières peuvent être très difficiles, voire périlleuses. En résumé, il faut rouler moins vite, augmenter la distance avec les autres véhiculeurs et éviter les manoeuvres brusques”, prévient Pierre-Olivier Fortin.