En 1997, Ubisoft faisait figure de pionnier en installant ses bureaux québécois dans le Mile-End, encouragée dans cette aventure par le maire de Montréal de l’époque, Pierre Bourque. Pour fêter ses 20 ans à Montréal, l’entreprise fondée par cinq frères bretons, a invité l’ancien maire dans ses locaux le 5 octobre. L’occasion de montrer les prouesses créatives et technologiques d’Ubisoft et de faire le point sur son développement exponentiel.
Un choix qui transforme le Mile-End
Dans les années quatre-vingt dix, le Mile-End était un ancien quartier manufacturier en décrépitude, aux antipodes de l’ambiance jeune, artiste et branchée que l’on connait aujourd’hui. “Les manufactures fermaient les unes après les autres, se rappelle Pierre Bourque. Les bâtiments sont restés et Ubisoft est arrivé. Petit à petit, ils ont restauré la créativité. Ils ont été chercher les talents québécois“, se réjouit l’ancien maire. “Ça a tout changé, poursuit-il. Il n’y avait rien entre la Petite-Italie et la rue Prince-Arthur (…). Saint-Laurent est devenu un lieu extraordinaire“.
Au début, l’entreprise occupait un étage de l’ancienne usine de textile située boulevard Saint-Laurent, au coin de la rue Saint-Urbain. Aujourd’hui, les 3200 salariés d’Ubisoft Montréal ont investi les cinq étages de l’immense bâtiment.
Une technologie innovante, en lien avec les universités québécoises
Au cours de la visite, les équipes d’Ubisoft ont présenté différentes facettes des technologies développées par l’entreprise, notamment la connectivité des jeux avec Rainbow Six Siege et l’intelligence artificielle avec le jeu Assassin’s Creed Origins.
Pour s’assurer d’être toujours à la pointe en intelligence artificielle, Ubisoft travaille sur la recherche et développement en collaboration avec plusieurs universités québécoises. À la fin de la visite, l’ancien maire s’est d’ailleurs prêté avec amusement à sa propre numérisation en 3D.
Un développement réussi qui ancre l’entreprise française au Québec
À l’origine de la vente de 250 millions d’exemplaires de jeux, Ubisoft Montréal est devenu le plus grand studio d’Ubisoft et se targue d’être également le plus grand studio de jeux vidéo au monde.
“Ça s’est développé de manière exponentielle puisqu’on a battu nos propres prévisions“, raconte Yannis Mallat, président-directeur général d’Ubisoft Montréal. “Ce studio est unique au monde par son émulation. On a une dizaine d’équipes qui travaillent sur des sujets différents et qui regroupent une quarantaine de métiers différents“. De cette synergie sont nées des superproductions comme Tom Clancy’s Rainbow Six ou Far Cry.
Christophe Derennes, aujourd’hui vice-président exécutif opération, était le premier employé d’Ubisoft Montréal en 1997. Il explique le rôle du bilinguisme dans la réussite de l’entreprise : “Ubisoft est une société française donc venir au Québec où l’on parle français c’était un gros atout, mais pour rentrer dans le marché Nord-Américain le bilinguisme est très important. C’est un gros avantage pour le Québec d’avoir ces deux langues. On a une majorité de francophones mais le bilinguisme nous permet d’embaucher des gens partout dans le monde“.
Pour soutenir sa croissance, Ubisoft a pu compter sur d’importantes aides financières accordées notamment par le gouvernement du Québec, ce qui n’a pas manqué d’attirer certaines critiques. Aujourd’hui, la vitalité de l’entreprise lui permet de continuer à se montrer ambitieuse dans ses projets et à embaucher du personnel.
Projets d’avenir en région
Déjà implantée à Montréal et à Québec, l’entreprise planifie son développement en région, à commencer par l’ouverture d’un studio Ubisoft à Saguenay début 2018. Il se consacrera au développement de l’expertise online (expériences connectées). L’entreprise a également annoncé son intention d’ouvrir un autre studio ailleurs au Québec d’ici 2027.
Ce plan s’inscrit dans le cadre d’une annonce globale de croissance au Québec, qui prévoit un investissement supplémentaire de 780 millions de dollars. “C’est le plan le plus important de toute l’histoire d’Ubisoft avec 1000 nouveaux emplois au Québec“, commente Yannis Mallat.