Le 1er juillet au Canada, c’est jour de fête nationale. Au Québec, c’est aussi la fête du déménagement ! Ce phénomène social peut en surprendre plus d’un et, à raison. Les rues prennent des allures de garde-meubles et les cartons -les boîtes- s’empilent sur les trottoirs. Qu’il vente ou qu’il pleuve, le rendez-vous a lieu chaque année. On vous explique pourquoi la plupart des gens déménagent ce jour-là.
Si la grande majorité des baux au Québec se terminent le même jour, le 30 juin, la Régie du logement n’a pourtant aucune juridiction en la matière. « Propriétaires et locataires peuvent librement décider du début et de la fin d’un bail. Aucune loi ne les oblige à signer un bail à des dates précises », affirme Denis Miron de la Régie du logement du Québec.
Mais alors quelle mouche les a piqués? Il faut remonter un peu dans le temps pour en savoir plus sur cette coutume ancrée dans les moeurs. « Depuis le XVIIIe siècle, alors que les villes de Québec et de Montréal deviennent des villes majoritairement composées de locataires, la grande majorité des baux se terminait à la fin d’avril et les locataires déménageaient le 1er mai ou au cours du mois de mai », explique Yvon Desloges, auteur de l’ouvrage Une ville de locataires, Québec au XVIIIe siècle.
C’est en 1975 que les choses changent officiellement et qu’une nouvelle loi fixant la date d’échéance des baux est votée et déplacée au 30 juin. L’objectif : assurer une stabilité dans la scolarité des enfants. « Pourquoi avoir voté une telle législation? Tout simplement parce qu’on voulait éviter le transfert scolaire des enfants d’une école à l’autre avant la fin de l’année scolaire », raconte Yvon Desloges. Depuis ce temps, chaque année, environ 200 000 changements de logis s’effectuent à Montréal entre juin et juillet.
Yvon Desloges rapporte d’ailleurs plusieurs anecdotes intéressantes. Au XVIIIe siècle, le locataire devait fournir « bonne et suffisante caution » (c’est interdit maintenant) et meubler son logement de « meubles exploitables » qui pouvaient être saisis en priorité s’il ne payait pas son loyer. De plus, si les baux interdisaient généralement les animaux, seulement quelques locataires avaient le droit d’en garder chez eux mais pour des périodes limitées… Il était également interdit de faire la lessive à l’intérieur, même l’hiver ! Alors, c’était mieux avant?
Gardez l’oeil ouvert le 1er juillet, des tonnes de meubles et objets en tous genres seront déposés dans la rue par des personnes qui n’en veulent plus. C’est l’occasion de vous meubler gratuitement et de faire des trouvailles étonnantes !