Les compagnies aériennes proposent des vouchers (avoirs) plutôt que de rembourser les billets d’avion en cas d’annulation de vol. Mais est-ce vraiment légal ?
Au Canada, comme en Europe, la règle habituelle est que tout vol annulé par la compagnie doit faire l’objet d’un remboursement. Seulement ils sont nombreux à avoir vécu la même expérience qu’Ayoub, voyageur sur Air Canada: « La compagnie n’a pas voulu me rembourser. Ils m’ont proposé de reporter mon départ à un autre jour ou de me faire un avoir, utilisable sur une durée de 12 mois ».
La compagnie canadienne argue sur son site du fait que les annulations pour cause de Covid-19 sont “hors de son contrôle” et qu’elle n’a donc pas à rembourser. Elle se contente donc d’offrir un avoir, non remboursable. Et les autorités canadiennes lui ont donné raison. A l’inverse des Etats-Unis, qui ont maintenu la règle du remboursement, l’Office des Transports du Canada a pris le parti des compagnies le 25 mars et accordé une exemption temporaire qui permet aux transporteurs d’offrir un avoir plutôt que le remboursement. Dans le contexte d'”une importante baisse des volumes de passagers et des perturbations des activités des transporteurs aériens, ces derniers devraient bénéficier d’exemptions temporaires” conclut le régulateur. Cette exemption durera jusqu’au 30 juin 2020.
Elle a été saluée par le secteur aérien, qui doit faire face à un arrêt quasi total de son activité. Directeur de l’IATA (Association internationale du transport aérien), Alexandre de Juniac a critiqué mardi lors d’une conférence de presse les décisions américaines et européennes d’obliger les compagnies à rembourser. “La clef pour nous est de ne pas nous retrouver à court de liquidités; donc rembourser immédiatement les billets est insupportable financièrement dans la situation actuelle”.
Mais les défenseurs des consommateurs ne sont pas du même avis. Plusieurs pétitions ont été lancées pour demander à Ottawa de revenir sur sa décision, notamment celle-ci qui a recueilli plus de 25,000 signatures.