Une adaptation québécoise d’un grand classique de la littérature française, ça mérite qu’on y jette un coup d’œil. Pour son premier long-métrage, l’écrivaine et réalisatrice montréalaise Durga Chew-Bose a choisi de porter à l’écran Bonjour Tristesse, le roman culte de Françoise Sagan. Le film est dès maintenant à l’affiche au Québec.
Dans le film, on retrouve Cécile, 18 ans, incarnée par l’actrice américaine Lily McInerny. Elle passe l’été dans le sud de la France avec son copain Cyril – joué par le musicien et comédien franco-canadien Aliocha Schneider – son père et la petite amie de celui-ci. Mais l’arrivée d’Anne, une amie de sa mère décédée – incarnée par Chloë Sevigny – vient bouleverser l’équilibre. Avec ses valeurs strictes et son élégance naturelle, Anne impose le respect… et suscite une certaine admiration, mais aussi la crainte. Décidée à épouser le père, veuf depuis une quinzaine d’années, elle déclenche chez Cécile une rébellion. L’adolescente va tout faire pour empêcher ce mariage… au risque de provoquer une tragédie.
Côté images, le film promet une esthétique particulièrement soignée. On est transporté dans le sud de la France, dans une sublime maison près de Cassis, sur la Côte d’Azur. Un décor qui donne envie de plonger directement dans les vacances d’été… et de (re)lire Bonjour Tristesse les pieds dans l’eau.
Au moment de sa parution en 1954, le roman avait fait scandale : Françoise Sagan n’avait que 18 ans lorsqu’elle l’a écrit. Ce livre a changé sa vie, comme elle l’a confié. Pour replacer les choses dans leur contexte : une jeune écrivaine pas encore majeure racontait sans détour les relations sexuelles de son héroïne avec son petit ami, avant le mariage. Françoise Sagan incarnait une liberté nouvelle, parlant d’amour, d’amants dans une France encore très bourgeoise dans laquelle les femmes avaient des droits limités. Elle est rapidement devenue une « féministe involontaire », comme l’ont surnommée les équipes de France Culture. Elle était en tout cas une femme libre et en avance sur son temps.
