Deux anneaux dorés ornés de perles aux oreilles, de nombreuses bagues serties de pierres colorées aux doigts, impossible d’ignorer la passion de Damien Loncelle pour les bijoux. Installé depuis quelques mois au 2109 rue Beaubien Est, il n’est pas rare de voir les passants s’attarder devant la nouvelle vitrine dans laquelle trône les créations du joaillier.
Damien Loncelle a été formé à Paris, entre 2005 et 2008, à la Haute École de Joaillerie où il obtient son certificat d’aptitude professionnelle en Art du Bijou et du Joyau, puis à l’école Boulle où il passe une mention complémentaire en joaillerie. Il met en pratique son art pendant deux ans chez un sous-traitant de la maison Cartier, à la confection des bagues de fiançailles en platine. En 2010, il exporte ses talents au Québec et travaille durant six ans dans une bijouterie montréalaise.
Un long travail de préparation
Après trois ans de réflexions et de moments consacrés à sa famille, il fait le grand saut et ouvre en 2019 sa propre boutique : « Cela a été un long travail de recherche pour trouver un local bien placé et abordable rue Beaubien, dans mon quartier. Puis certaines précautions sont à prendre lorsque l’on ouvre une bijouterie. » Des précautions qui touchent, en particulier, au domaine des assurances : « Au Québec, les assurances pour les bijouteries sont hors de prix et il faut justifier d’un certain nombre d’années sans braquage pour en bénéficier », explique le joaillier qui a dû recourir à une assurance londonienne, l’Angleterre étant « particulièrement reconnue dans ce milieu ». Damien Loncelle a dû adapter sa boutique aux exigences des assurances entre caméra de surveillance, alarmes, sonnettes d’entrées et serrures sur toutes les vitrines. Un long travail de préparation, des hauts et des bas, des contretemps… au cours desquels il a été épaulé par sa compagne, Stéphanie Mourgue, jusqu’à l’ouverture de la bijouterie.
En passant devant la boutique, il n’est pas rare de distinguer l’artisan travailler dans son atelier au fond de la boutique : « Là où je travaillais avant, il y avait de petites lucarnes où les clients jetaient un coup d’œil pour nous observer. C’est bien qu’ils puissent voir. » Dans son atelier, Damien façonne des bagues de fiançailles : « Des classiques que j’aime faire pour leur grande technicité, chaque recoin est poli. » Des bagues sensiblement identiques à celle que l’on peut retrouver chez Cartier, sans signature bien entendu : « C’est ce que j’ai fait pendant des années, c’est ce que je sais faire. »
Outre la technicité, ce qui captive Damien, ce sont les créations hautes en couleurs qui mettent les pierres en valeur, explique-t-il en dévoilant, pendue au bout d’une chaîne, une émeraude, sa pierre favorite. Aussi loin qu’il se souviennent, Damien Loncelle a toujours aimé les gemmes. « Ma mère m’a expliqué que je suis passionné par les minéraux depuis mes cinq ans environ. Enfant, mes parents m’emmenaient au carrousel du Louvre et je regardais les pierres, raconte-t-il. Certaines de celles que j’utilise pour les bijoux sont des pierres que j’ai achetées pour moi il y a longtemps. Ça me fait un peu mal au cœur de les vendre. »
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