“Quatre semaines, huit pendaisons de crémaillère, 24 barbecues.” Voilà pour juillet. Et pour octobre : “Je capote, c’est la reprise de la saison.” Ces remarques sont celles de Martin, un joyeux personnage qui illustre le calendrier imaginé par des Français et des Québécois, à l’initiative d’une expatriée qui ne manque pas d’humour.
Installée à Montréal depuis six années, Claire Deguelle a eu l’idée de mêler les expressions et les traditions d’icitte à l’étonnement des Français qui viennent de débarquer au Québec. Au fil des 12 mois, ce premier calendrier met ainsi en scène un personnage, Martin, découvrant diverses situations cocasses que toute personne vivant dans la Belle Province rencontrera un jour. Il s’étonne aussi bien des déménagements de masse du 1er juillet, que de l’usage inconditionnel des Québécois pour l’achat à crédit, leur passion pour le coton ouaté ou encore de la multiplication des travaux et nids de poule qui les accompagnent dès le mois de mai revenu. Sans passer à côté de la fameuse cabane à sucre : “C’est cochon !” dit Martin, tout en se régalant. Toutes ses remarques sont accompagnées des illustrations de Tibo, colorées, fines et très explicites, qui reflètent parfaitement les quelques lignes qui les accompagnent.
https://www.instagram.com/p/B42p3mCgQlk/
Pour mener à bien ce projet, la Française a réuni autour de la table des Québécois et des Français. “On ne voulait pas trop tomber dans les clichés, confie l’instigatrice de cette joyeuse aventure. C’est un calendrier qui célèbre le Québec. L’idée, c’était plutôt de faire quelque chose de drôle, un clin d’œil aussi bien envers les Québécois que les nouveaux arrivants. On a beaucoup échangé avec mes amis québécois sur le vocabulaire. Par exemple, Tabernak, c’était un peu trop facile et évident… Mais c’est amusant de voir comment les choses sont perçues d’un côté et de l’autre.”
À l’origine pensé pour sa maman
Ce calendrier, Claire Deguelle l’a imaginé progressivement dans sa tête, s’inspirant de sa vie au jour le jour dans les rues de Montréal. “Au mois de février, par exemple, tout le monde en a marre du froid, et tout le monde en parle”, remarque-t-elle avec le sourire. Son inspiration lui vient aussi de sa vie d’expatriée et des conversations que la distance géographique implique, de fait, avec sa famille. “Les grandes dates québécoises, les traditions… On en parle souvent au téléphone avec nos familles restées en France. Ou les déménagements de juillet, ça fait forcément sourire quand on est Français. Au départ, ce calendrier, je l’ai pensé pour ma maman, je voulais lui offrir pour qu’elle soit au quotidien bercée dans notre culture et petit à petit, je me suis dit qu’on pouvait élargir le projet.”
https://www.instagram.com/p/B42poo5AkRp/
Jamais moqueur, à la fois drôle et plein de sensibilité, ce calendrier qui use du second degré avoue plutôt une très grande tendresse pour le Québec. “Ça nous a vraiment fait sourire de le faire”, raconte la Française, qui n’en n’est pas à sa première création montréalaise. Fan de grand air et de jeu, elle a fondé la société Montréal à la loupe, qui permet aux amateurs d’escape game de partir à la découverte de la ville par le jeu. Elle a aussi créé Hikster, société spécialisée dans la promotion des sports d’extérieur. “Le calendrier, c’est différent, je l’ai plutôt fait comme un amusement, pour faire sourire, et pour rappeler à nos familles restées en France notre rythme de vie québécois.” Comme un trait d’union, en somme, entre la France et le Québec.
https://www.instagram.com/p/B42odJWAOgH/