Voilà des résultats souvent très attendus et largement commentés : la fameuse étude Pisa qui livre son verdict sur le niveau des élèves. La dernière datait de 2016, la nouvelle vient de tomber ce mardi, à Paris. Pour ce nouveau cru du Programme international pour le suivi des acquis (Pisa), 600 000 élèves âgés de 15 ans ont été évalués dans 79 pays. Le Canada obtient de bons résultats et se classe dans le top 10. La France stagne et reste dans la moyenne. Petit résumé de la situation.
« Des élèves québécois encore au sommet », titre fièrement ce mardi 3 décembre La Presse, pour annoncer les résultats de la dernière étude Pisa. Côté français, la satisfaction est un peu moins flatteuse : « L’école française toujours aussi inégalitaire », annonce le Monde, tandis que le journal Les Échos s’intéresse aux « forces et faiblesse du système français ».
L’étude Pisa, effectuée tous les trois ans, et qui vient de dévoiler ses résultats, mettait cette fois l’accent sur la lecture. Sur ce point, elle place le Canada en sixième position, derrière la Chine, Singapour, Macao, Hong Kong et l’Estonie. Les élèves français, eux, se situent à la 22e position. Soit au même niveau que ses voisins l’Allemagne, la Belgique ou le Portugal…
En “culture scientifique” et en mathématiques, la France stagne également dans le bas du top 20, juste au-dessus de la moyenne de l’OCDE (495 points contre 489). Néanmoins, il s’agit-là d’« un score honorable », selon Éric Charbonnier, spécialiste de l’éducation à l’OCDE.
Les élèves canadiens arrivent en dixième position en mathématiques et sixième en sciences. D’ailleurs, sur le territoire canadien, ce sont les Québécois qui obtiennent les meilleurs résultats en mathématiques, toujours selon cette étude.
Inégalités scolaires : La France en tête
La France, champion des inégalités ? C’est un peu ce que confirme une nouvelle fois cette étude Pisa. La France est le pays où « l’origine socio-économique explique le plus la progression des scores » ; les résultats des élèves y sont étroitement liés au milieu social. En clair : elle est l’un des pays les plus inégalitaires, à un rang comparable avec Israël, le Luxembourg et la Hongrie.
Qu’en est-il au canada ? « Au Canada, les étudiants les moins et les plus performants sont regroupés moins souvent dans les mêmes écoles que la moyenne des pays de l’OCDE », rapporte l’enquête. Des faits qui ont un impact dans les résultats : en lecture, 24 % des élèves canadiens venant d’un milieu socio-économique favorable sont parmi les meilleurs aux tests, contre 7 % pour les élèves de milieux désavantagés.
Climat scolaire : des failles
La France n’est par contre pas si mauvaise élève dans la discipline du climat scolaire. Les enfants français déclarent avoir de bonnes relations avec leurs camarades de classe même si 7 % disent s’être fait harceler fréquemment. C’est toujours trop, mais moins que la moyenne de cette étude (8 %).
Concernant le climat scolaire, le Canada obtient également des résultats plus mitigés. Concernant l’intimidation par exemple, 25 % des élèves canadiens rapportent avoir été victimes d’intimidation au moins quelques fois par mois, soit deux points de plus que la moyenne dans les pays de l’OCDE établie à 23 %. Au Japon, par exemple, moins d’un élève sur dix a dit être victime d’intimidation.
Pour découvrir les détails et résultats du Pisa 2018, c’est ici.