Dire au revoir à ses proches, embarquer dans l’avion, s’installer à Montréal… et se trouver un peu perdu. Ca arrive. La solitude est parfois le lot de l’expatrié (nous avons abordé la question dans un récent épisode de notre podcast French Expat, (Sur) Vivre (à) la solitude à l’étranger).
Bonne nouvelle: dans cette métropole cosmopolite, dynamique et effervescente qu’est Montréal, il existe de nombreux moyens de faire des rencontres. Petit mode d’emploi à base de témoignages de Françaises de Montréal.
Si vous avez le sentiment d’être isolé, vous pouvez commencer par rejoindre un ou plusieurs groupes Facebook. Ils regorgent de francophones qui chaque jour échangent des conseils, des bons plans et organisent des sorties.
Voici quelques groupes Facebook regroupant des étrangers installés à Montréal
Jeunes français à Montréal
pvtistes à Montréal
Les expatriés français à Montréal
En voici d’autres destinés spécifiquement aux nouvelles rencontres
Réseautage amical, MONTRÉAL
Bons plans de sorties à Montréal!
Sorties / soirées / bons plans PVTISTES Canada 🤙🏻
Laura Ben a créé Réseautage amical, Montréal. Cette Française qui a obtenu sa résidence permanente organise depuis plus d’un an des événements réservés aux immigrants francophones. « Cela permet de se retrouver via un point commun : le voyage », explique-t-elle.
« Quand je suis arrivée ici il y a sept ans, il n’y avait pas tous ces groupes que l’on peut voir maintenant. Les réseaux sociaux explosent de groupes remplis de gens solidaires entre eux », ajoute l’organisatrice qui a vu naître de nombreuses relations à travers les rendez-vous qu’elle a déjà offerts aux nouveaux arrivants.
« Des gens ont créé des groupes pour aller au chalet, on est sortis au Beach Club… c’est fou de voir les amourettes et les amitiés qui se créent », se réjouit Laura Ben qui souhaite dynamiser la communauté des expatriés.
Lorsqu’on publie une invitation à faire des rencontres sur les groupes à large public, le risque est de recevoir beaucoup de réponses pour peu d’engagement concret. « C’est un peu comme Marketplace (la plateforme Facebook de vente en ligne) : quand tu mets un article, beaucoup de personnes te répondent, mais quand tu essaies d’aller plus loin tu n’as plus de réponse ou la personne ne vient pas », alerte Candice*, 25 ans.
Installée depuis 4 ans à Montréal, cette Française s’est tournée vers les groupes Facebook deux ans après son arrivée. « À la fin de l’université, beaucoup d’amis sont repartis dans leur pays ou ailleurs au Québec, mon noyau s’est dissipé. J’avais envie de retrouver cet esprit de groupe », se souvient-elle. Dans l’optique de créer de nouvelles relations, Candice* a rejoint Sorties entre elles Montréal, un groupe Facebook réservé aux femmes : « C’est un groupe de femmes très bienveillant, je me sentais bien à l’aise de mettre mon message. »
L’expérience de cette dernière n’a en revanche selon elle pas été des plus épanouissantes. « Le groupe que nous avons créé n’était pas du tout organique, c’était aussi des personnes de passage ou qui venaient d’arriver », regrette-t-elle.
De son côté, Leslie Joly, 24 ans, installée depuis cinq ans à Saint-Jean-de-Richelieu, rapporte avoir fait de nouvelles connaissances après avoir publié un message commençant par « salut les filles » sur Jeunes Français à Montréal. Cette dernière recommande de cibler au maximum ses recherches en s’adressant par exemple à une tranche d’âge particulière ou encore aux amateurs d’une activité comme la randonnée ou le skateboard.
Les groupes plus ciblés peuvent vous mettre plus à l’aise et vous permettre de rencontrer un type de personne en particulier, si c’est ce que vous souhaitez. Ils dénombrent également souvent moins de membres et leurs contenus sont modérés.
Une autre option de groupe ciblé : Les Françaises à Montréal 🇨🇦
« J’en ai vu des gens qui sont venus puis repartis, et ça fait toujours de la peine à ceux qui restent. C’est difficile de créer des liens d’amitié ici, car les gens repartent », poursuit Laura Ben.
Candice* a vécu la même expérience et confie désormais se protéger : « Quand j’apprends que quelqu’un sera là pour un an, je n’essaie pas de creuser, car c’est dur de voir partir les gens auxquels tu t’es attachée. »
En fonction de l’expérience que vous souhaitez vivre à Montréal, vous n’allez probablement pas avoir les mêmes attentes en matière de relations. Si vous savez ce que vous recherchez, vous gagnerez peut-être du temps.
Selon Candice, les rencontres grâce aux groupes Facebook sont plus adaptées aux personnes qui viennent d’arriver et qui découvrent le quotidien au Québec.
Candice* et Leslie Joly conseillent toutes les deux de demeurer vigilant avec les personnes rencontrées sur Facebook et de savoir prendre de la distance avec les événements. Candice se souvient des nombreuses « demandes bizarres » et d’interlocuteurs qui ont déjà débuté un échange avant de cesser subitement de lui répondre.
« C’est beaucoup d’énergie et de travail et ça peut être décourageant », confie Candice. S’il s’avère que votre publication n’a pas de succès ou qu’une personne cesse de vous répondre, essayez de ne pas le prendre personnellement. Il vous faudra peut-être perséverer.
Par ailleurs, Leslie Joly recommande d’organiser les rencontres dans un lieu public dans un premier temps afin de ne pas risquer de se retrouver dans une situation inconfortable : « On est quand même sur Facebook, on ne connaît pas les personnes. »
L’intérêt d’utiliser les réseaux sociaux pour aborder de nouvelles personnes est de pouvoir basculer ensuite vers la vie réelle.
Même si les premières rencontres sont pour certains une grande source de stress, Leslie Joly assure que ces efforts en valent la peine. « C’est sûr qu’il y peut y avoir des blancs au début, mais plus on se voit, plus on crée des liens. Il y a des gens avec qui ça marchera, d’autres que je ne reverrai sûrement pas », affirme cette Française qui affirme être « hyper occupée » depuis qu’elle a publié son message.
« Je pense qu’il y a une meilleure garantie d’avoir un bon contact avec quelqu’un si tu partages un intérêt commun », croit Candice, qui recommande de rencontrer de nouvelles personnes à travers l’organisation d’activités. Cela peut être des cours de danse ou de boxe, des spectacles ou encore des sorties dans un bar à jeux de société. Ces raisons de se retrouver sont d’ailleurs un bon moyen selon Leslie Joly d’éviter de manquer de sujets de conversation.
Et si vous préférez partir à la rencontre des gens sans publier un message sur les réseaux sociaux, vous pouvez toujours vous impliquer dans le domaine associatif ou participer aux événements montréalais. Les groupes Facebook mentionnés dans l’article sont un excellent moyen d’obtenir des informations sur les activités organisées en ville et sur les nombreux organismes qui accueillent des bénévoles. En plus, le bénévolat est considéré comme une expérience professionnelle au Québec.
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* Le prénom a été modifié à sa demande pour garantir son anonymat