Il dit ne pas avoir réfléchi longtemps, reconnaît volontiers avoir été « surpris » par la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale – apprise peu de temps avant son annonce dimanche à la télévision, suite aux résultats des européennes et la victoire du Rassemblement National – mais avoir été, « évidemment », tout de suite mobilisé. « Je suis à fond », confie Roland Lescure à French Morning, peu après avoir déclaré sa candidature aux législatives des 29 juin et 6 juillet (30 juin et 7 juin en France), pour le siège de député des Français d’Amérique du Nord. Un poste qu’il a occupé un peu plus de cinq ans avant sa nomination rue de Bercy en août 2022. Le ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie ne quittera pas le gouvernement, mais promet une campagne combative et de terrain avec Christopher Weissberg « à ses côtés », son suppléant qui l’a remplacé durant vingt-deux mois.
« Une extrême droite à plus de 35% aux élections européennes, ça nous force à agir et à réagir », explique Roland Lescure. Il veut aller vite : la campagne sera courte – moins de trois semaines dans l’une des plus grandes circonscriptions – et le scrutin serré. Même si aux européennes, la liste macroniste menée par Valérie Hayer est arrivée en tête aux États-Unis –au Canada, c’est la liste socialiste de Raphaël Glucksmann qui l’a emporté-, Roland Lescure sait qu’il va devoir convaincre. Au premier tour des législatives de 2022, il ne l’avait emporté que de deux points et demi sur sa rivale NUPES Florence Roger, avant d’être réélu pour un deuxième mandat au second tour. « Mais depuis, les masques sont tombés, s’exclame le candidat Renaissance. On sait que cette gauche, c’est le chaos organisé de manière systématique à l’Assemblée nationale, ce sont des compromissions avec des groupes qui sont loin de la République, c’est la volonté d’essentialiser un conflit qui, évidemment, nous concerne tous mais qui n’est pas un conflit français (celui du Moyen-Orient), une France Insoumise dont les ambiguïtés poutiniennes se sont exprimées depuis deux ans ». Le ton de la campagne est donné, même si les adversaires politiques qui se présenteront face au ministre de la majorité présidentielle ne se sont pas encore déclarés.
Roland Lescure compte défendre son bilan, comme l’instauration du vote électronique qui sera ouvert, rappelle-t-il, pour ces élections, mais aussi celui de son parti et le choix d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. « On se trompe rarement quand on demande aux Françaises et aux Français de se prononcer via le suffrage universel » assure-t-il, balayant d’une main l’impression, par son retour en campagne pour la députation, d’aveu d’échec de la majorité avec la possibilité d’une arrivée du Rassemblement National au pouvoir. « J’étais en quelque sorte, depuis deux ans, loin des yeux, près du cœur. Je serai à nouveau près des yeux et près du cœur » dit-il avec le sens de la formule qui le caractérise. « Je souhaite représenter, à l’Assemblée nationale, la voix et la voie des Français d’Amérique du Nord qui portent ces valeurs de liberté, d’ouverture sur le monde – qui leur sont si chère, eux qui ont vécu ce que c’était d’avoir une extrême droite au pouvoir avec la présidence de Donald Trump – et de lutte contre les discriminations. »
« Face à l’histoire, conclut le candidat macroniste en promettant de sillonner les États-Unis et le Canada pour rencontrer des Français de la circonscription, soit on ferme la porte et on rentre se cacher sous ses draps pour pleurer, soit on se lève et on va au combat. J’ai évidemment choisi la deuxième option ».