Depuis septembre 2016, Perrine Marez travaille à temps plein dans l’entreprise qu’elle a créée, Bijoux Pépine. Pourtant, il lui aura fallu plusieurs années avant de considérer pleinement cette passion comme un travail.
Avant de s’expatrier au Canada, Perrine Marez étudie en design d’objet en Belgique, une formation qui a forgé inconsciemment son esprit d’entrepreneure. « On avait des projets à faire où il fallait tout gérer : le temps, le budget … Il fallait vraiment se débrouiller par nous-même, ça a été super formateur », se souvient la jeune femme de 34 ans.
Une fois arrivée à Montréal, Perrine fait quelques bijoux qu’elle expose à des ventes de trottoir ou lors des dimanches Tam Tam au Mont Royal. Quelques boutiques démontrent aussi leur intérêt à mettre ses créations en consignation. Malgré cet engouement, la création reste pour elle un simple loisir qui lui permet « d’arrondir les fins de mois ». Prise par le travail, Perrine stoppe ensuite sa production pendant deux ans jusqu’à se rendre compte que travailler de ses mains lui manque beaucoup. L’aventure repart alors de plus belle à partir de 2013. « J’avais une petite buanderie fermée dans mon appartement où je travaillais. Je pouvais salir, poncer sans trop de gênes et sans avoir besoin de payer pour un atelier », raconte-t-elle. Ses bijoux deviennent rapidement des cadeaux pour des collègues puis petit à petit, des amis d’amis lui en réclament. Elle décide alors de mettre ses créations sur internet. « Une entreprise japonaise m’a contactée pour m’en acheter pour les vendre là-bas ! C’était fou ! » se rappelle Perrine.
Résine et poudres colorées
Petit à petit, la jeune joaillière décide de prendre davantage de temps pour Bijoux Pépine même si elle « ne le prend pas encore trop au sérieux ». C’est finalement en 2015, pendant sa grossesse, que Perrine se décide à faire un choix plus tranché. « Je me suis dit soit t’arrêtes, soit tu continues et tu le fais à fond », exprime-t-elle. Après une courte formation gratuite de plan d’affaires, un congé parental terminé et quelques mois de travail dans son emploi à temps partiel, Perrine décide de se lancer corps et âme dans Bijoux Pépine. « Un an après m’être mis à temps, je ne gagnais pas beaucoup d’argent, mais j’investissais déjà pour du personnel », se rappelle Perrine qui a dû licencier ses employés à cause de la COVID-19.
Au fil des années, l’entrepreneure passionnée se forme à travers des conférences, du coaching, des cours. « J’apprends aussi beaucoup sur le tas, avec des essais et des erreurs », ajoute-t-elle. Perrine peaufine aussi son style de bijoux avec le temps, mais garde toujours une base solide qui lui a permis de se démarquer. « Ce que j’aime avec la résine et les poudres de couleurs, c’est que ça bouge tout seul, explique Perrine. Chaque démoulage est une surprise, il y a un côté unique ». Passionnée par les anciennes civilisations d’av. J.-C., Perrine aime aussi construire des fiches explicatives qui se joignent aux bijoux. « Je fouille dans les mythologies, les noms des déesses, des nymphes pour nommer mes pièces. Ça me permet d’offrir plus qu’un bijou, mais bien une histoire », poursuit-elle.
Le 17 mars dernier, Bijoux Pépine a dévoilé sa toute dernière collection.