Martin Luminet est venu chanter son amour, sa colère et son esprit de révolte pour la première fois aux Francos de Montréal. Nous l’avons rencontré la veille de son concert sur la Scène Bell. L’artiste français en plein boom s’est confié sur le rôle thérapeutique de la musique dans sa vie, son désir de comprendre le monde et son besoin incessant d’écrire.
Comme de nombreux Français en quête de paix intérieure, Martin Luminet a eu un véritable coup de cœur pour Montréal. « Je suis plus dépaysé par les gens que par les paysages. Je sens quand une ville vit bien, et je trouve qu’il y règne un a priori positif sur les choses », explique-t-il.
Originaire de Lyon, il s’est installé dans la capitale française pour se consacrer à la musique. Bien qu’il ressente plus de bienveillance au Québec, il ne prévoit pas de quitter la ville lumière de sitôt. « Ici, je trouve un peu plus d’humanité qu’à Paris. Ce n’est pas parce qu’on a des reproches envers un endroit qu’il faut le quitter ; il faut aussi essayer de le changer de l’intérieur. »
Son parcours musical a pris son envol en 2017, lorsqu’il a décidé de quitter ses études en sciences politiques pour se consacrer pleinement à sa passion. Dès le lycée, il ressentait déjà cette envie irrésistible de créer et de chanter. À peine majeur, il a commencé à écrire des textes pour s’intégrer à un groupe d’amis musiciens, nourri par un désir irrépressible de ressentir cette osmose unique entre artistes qui vibrent sur un même rythme.
« J’ai grandi dans une sphère familiale très pudique et éloignée de ses émotions », raconte-t-il. Martin Luminet dépeint sa musique comme très intime et aux portes de l’impudeur. Il n’a toutefois pas toujours su comment exprimer tout ce qu’il ressentait. Issu d’une famille où le sport prédominait sur la musique, Martin n’était pas voué à exulter son amour et sa colère sur les scènes des grands festivals. Il a pourtant suivi son propre chemin, en rupture avec son éducation.
Ce saut dans l’inconnu lui a permis de se découvrir et de véritablement rencontrer ses parents sous un nouveau jour :
« Quand j’avais 24 ou 25 ans, on s’est vraiment rencontrés. Je comprends maintenant ce que signifie le mot famille, et j’ai l’impression que c’est la musique qui a mis des mots sur tout. »
« J’ai beaucoup de mal à me reposer parce que je trouve l’actualité pas du tout reposante », poursuit Martin Luminet. Il évoque souvent le climat politique et social préoccupant en France, ainsi que les injustices croissantes. Il compte bien poursuivre sa quête de compréhension du monde dans son prochain album : « Je continue de nourrir cette colère et cette envie de trouver des solutions qui nous relient. »
Rendez-vous sur notre compte Instagram (et sur Youtube) pour retrouver l’entrevue en vidéo.