Sans doute l’aurez-vous observé : depuis la fin du mois de novembre, vous êtes sollicités pour participer à des “guignolées”. Et cela n’a rien à voir avec le guignol de notre enfance.
Si vous vous déplacez en transports en commun, si vous passez par le centre-ville de Montréal, ou même si vous faites quelques mètres dans votre quartier, sans doute croiserez-vous aujourd’hui, jeudi 5 décembre, des bénévoles de la Guignolée des médias, Sourire aux lèvres et tire-lire en main, ces personnes et quelques vedettes (animateurs télé ou radio, artistes, chefs… ) participent à la plus grande collecte solidaire de cette fin d’année au Québec : la célèbre guignolée des médias, qui se déroule en 350 points partout au Québec. Pour cet événement, 19e édition du genre, la plupart des médias du Québec s’unissent afin d’amasser des denrées et des dons pour lutter contre la pauvreté. La bonne action a lieu toute cette journée de jeudi, mais dure en réalité jusqu’au 24 décembre en se rendant dans divers lieux de collecte ou même en ligne.
Cette année, neuf porte-paroles défendent la cause: Mélissa Bédard, Alexandre Champagne, Jean-Philippe Dion, Stéphane Fallu, Patrice Godin, Danièle Henkel, Bianca Longpré, Ariane Moffatt et Patricia Paquin que vous aurez peut être la chance de croiser au cours de votre journée.
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Des guignolées, il en existe aussi certainement dans l’école de vos enfants, ou au club de sport. Elle peut aussi être l’initiative des commerçants de votre secteur ou bien la démarche de votre employeur. Tout au long du mois de décembre, des guignolées visent à collecter des fonds afin que les plus démunis puissent se nourrir, se vêtir correctement, obtenir des jouets durant la période des fêtes de fin d’année.
Ça vient d’où ce mot ?
Spécificités des provinces du Québec, Nouveau Brunswick, Nouvelle Écosse et Ontario, les guignolées débutent généralement fin novembre et se déroulent durant les semaines qui précèdent les fêtes de Noël. L’objectif, pour les organisateurs, est de récolter des dons sous forme d’argent, denrées alimentaires, jouets, vêtements… afin de préparer des paniers de Noël pour les familles et personnes défavorisées.
La première guignolée québécoise aurait été organisée par la Société de Saint-Vincent-de-Paul (SSVP), une organisation charitable catholique, en 1861, et qui maintient aujourd’hui encore la tradition. “La guignolée est une initiative de la SSVP, la première et la plus ancienne au Québec. C’est en 1861 qu’elle débute dans nos campagnes où des villageois décident de faire du porte-à-porte afin d’amasser de la nourriture pour les personnes en situation de pauvreté, explique-t-on à la Société Saint-Vincent de Paul. Chaque année, les bénévoles s’affairent à mettre en branle l’une de ses plus grandes activités annuelles de solidarité. La collecte se fait dans une ambiance de fête, avec comme trame de fond des airs et cantiques de Noël.”
Le mot “guignolée” puiserait son origine dans l’expression « Au gui, l’an neuf ! » et dans le personnage folklorique de Guillaneu. En joual québécois, « Au gui, l’an neuf » devint au XIXe siècle : « Au gui, l’an neu’ », ce qui se rapproche plus du mot utilisé aujourd’hui. À savoir : le gui est une plante qui ne pousse pas au Canada (source : wikipedia).
Affectueusement, les volontaires qui participent à la guignolée sont appelées les « guignoleux » ou « guignoleuses ». Et on les repère assez facilement, avec leur foulard arc-en-ciel, ou leur tuque rouge sur la tête…