Si vos placards débordent de vêtements dont vous ne savez plus quoi faire ou, à l’inverse, si vous rêvez de vous acheter des habits de qualité à moindre prix : rendez-vous sur Bon Magasinage. Cette friperie en ligne pensée et créée par Candice Bouchez, 25 ans, originaire de Lille, va vous permettre de faire le tri tout en favorisant le commerce de seconde main.
“Je suis arrivée à Montréal avec peu de vêtements dans ma valise, j’avais tout vendu avant de partir et je m’attendais à tout racheter ici en seconde main sur internet. En fait, je n’ai rien trouvé qui me plaisait !”, lance la Française, diplômée d’une école de mode parisienne (ESMOD/ISEM), qui a donc commencé à acheter du neuf à contre coeur. “L’industrie textile est la deuxième plus polluante après celle du pétrole ! Cela me tient vraiment à coeur de valoriser les vêtements de seconde main”, confie Candice avant d’ajouter que c’est le documentaire “The True Cost” qui a opéré un réel déclic chez elle.
“Cela a changé toute la façon dont je voyais le monde et l’industrie textile en particulier. Tout est lié ! On croit faire des affaires en achetant des t-shirts neufs à 5$ mais c’est tout l’inverse”, raconte la Montréalaise d’adoption qui a lancé sa friperie en ligne il y a 6 mois (à l’aide d’un ami développeur qui vit au Japon) en ciblant d’abord les Français·es de Montréal. “J’avais commencé par chercher des Françaises de Montréal sur Facebook, entre autres, pour voir s’il était possible qu’on se vende mutuellement nos vêtements”, se souvient Candice.
Rapidement, son concept a intéressé les Canadiens, friands des marques françaises de qualité qu’on ne trouve pas encore ici. Ou du moins, pas à ce prix là. Si les marques comme Maje et Sandro sont celles qui se vendent le mieux, la friperie en ligne en propose également d’autres très prisées comme The Kooples, Zadig & Voltaire ainsi que de nombreuses marques de sport parmi les 500 articles disponibles en ligne.
“Bon Magasinage s’apparente un peu à un Kijiji de la mode ! C’est un site de petites annonces de vêtements : on peut trier par marques, par couleurs et même en fonction de son quartier d’habitation”, explique Candice, gardienne du “prix raisonnable” des vêtements vendus sur son site et qui veille aussi à la qualité des photos postées. D’ici peu, elle envisage même de mettre en place un système de commissions pour sécuriser les acheteurs et les vendeurs. “Pour l’instant, c’est de la remise en mains propres ou de l’envoi par la poste.”
“J’aimerais faire de la seconde main la première mode”
C’est aussi sa nouvelle vie en Amérique du Nord qui lui a fait l’effet d’un électrochoc. “Ici, la surconsommation m’a sauté aux yeux, ne serait-ce qu’en allant à Costco ! (…) Côté textile, j’aimerais vraiment faire de la seconde main la première mode, que cela devienne un réflexe même quand on cherche un vêtement pour une occasion spéciale”, confie Candice, portée par une certaine urgence à agir au regard de l’état de la planète.
Fin avril, en partenariat avec Nelinelo, elle organise un vide-dressing géant dans l’espace WeWork Place Ville Marie à Montréal. “Il y aura des exposants qui vendront leurs vêtements et des conférences sur la mode éthique.” Restez à l’affût…