Imaginez-vous assister à un spectacle d’humour dans un penthouse du centre-ville de Montréal ? Chaque mois, les soirées JOKER vous invitent à découvrir des artistes francophones dans un cadre prestigieux. La prochaine édition se tiendra ce samedi 30 mars. Ne tardez pas, les places sont limitées et les événements se jouent à guichet fermé. Cliquez ici pour réserver vos billets.
Si le nom des soirées JOKER vous dit quelques chose, c’est parce qu’elles font partie de la scène culturelle depuis 2019. À l’origine, la productrice Eva Rostain organisait ses événements au Théâtre Saint-Catherine, un espace dédié à l’improvisation théâtrale très prisé des Français. Elle a exporté son concept à Paris, en investissant des lieux comme le célèbre théâtre Point Virgule et les Champs-Élysées en collaboration avec l’ambassade du Canada. Mais ce n’était que le prélude des soirées JOKER. Les rendez-vous sont désormais mensuels.
Le concept est simple mais unique en son genre. C’est une soirée de stand-up qui rassemble la francophonie en créant un pont entre l’humour français et l’humour québécois. La programmation de chaque événement reste secrète, réservant la surprise de découvrir de nouveaux talents. Des étoiles montantes de la scène humoristique ont foulé les planches du JOKER. Fary, Paul Mirabel, Tania Dutel et Eddy King se tiennent parmi eux.
« L’humour n’est pas que pour les caves et les restaurants, il a aussi sa place dans le luxe. Je veux l’emmener au septième ciel », lance Eva Rostain, directrice de l’agence de production du spectacle, As One production, française implantée au Québec depuis près de 15 ans. Pour faire de ses désirs une réalité, elle a choisi un lieu d’exception : un penthouse au 20ème étage de l’Hôtel Monville, un établissement 4 étoiles au cœur du centre-ville de Montréal.
« Les baies vitrées font un tour à 180° sur tout le centre-ville avec les bâtiments les plus emblématiques de Montréal, jusqu’au pont Jacques-Cartier », décrit la productrice.
Cette vision novatrice de l’humour comme produit de luxe est déjà une tendance aux États-Unis. Les soirées JOKER ont récemment fait une apparition dans le Boston Globe, qui aborde le phénomène des spectacles d’humour dans des lieux chics à l’instar des hôtels.
Chaque mois, cinq ou six artistes francophones viennent présenter leur spectacle devant 150 spectateurs. Estimant que 35% de sa clientèle revient d’un mois à l’autre, Eva Rostain doit sans cesse renouveler son offre artistique. Elle met d’ailleurs un point d’honneur à offrir une expérience client haut-de-gamme. « C’est du service sur-mesure, on fait dans le détail », explique-t-elle.
Et qui dit service de luxe dit tarif en conséquence. Le prix d’entrée est plus élevé que dans les autres comedy clubs en ville, le premier prix étant supérieur à 30 $. Parmi les billets en vente, 40 sièges dits « VIP » offrent un siège attitré, une consommation gratuite et un accès anticipé à la salle de spectacle. « C’est du jamais vu dans un comedy show », assure Eva Rostain.
Aux yeux d’Eva Rostain, le JOKER est une plateforme pour les artistes qui souhaitent se produire dans toute la francophonie. La productrice estime que 90% de sa clientèle est française. Pour Dolino, humoriste de la scène québécoise originaire du Congo, les représentations dans le penthouse de l’Hôtel Monville sont un véritable entraînement en prévision de ses tournées dans l’Hexagone. « Cette soirée me permet d’avoir un pied en France en étant au Québec, de tester mon matériel et d’ajuster le texte », explique-t-il.
En effet, même si la langue est similaire, l’humour est loin d’être le même partout. Les humoristes doivent jongler entre des publics aux sensibilités et penchants différents. Un artiste doit savoir toucher son public avec des références locales. « Le plus gros défi pour un humoriste français au Québec est dans la recherche des référents. Cela nous demande un travail de recherche poussé lorsque nous voulons imager nos propos avec des références qui parlent à la fois aux Québécois et aux Français », confie l’humoriste français Alexandre Caltagirone, connu sur scène sous le nom d’Alex Calta.
« C’est un bon jumelage entre le Québec et la France, deux humours différents qui plaisent à un même public, ça change des autres plateaux à saveur purement québécoise », affirme pour sa part Réginald Saint-Eloy, l’animateur des soirées JOKER. Pour cet humoriste originaire d’Haïti, chaque soirée est une occasion « d’essayer de nouvelles blagues avec un public plus mature ».
« C’est une soirée de rodage assez sélective au niveau des artistes, car le public est connaisseur », reprend l’humoriste Dolino. Les soirées JOKER ne sont pas des scènes ouvertes où n’importe qui peut s’essayer. « Mon public est expert en humour, si l’artiste n’est pas prêt, ça ne marchera pas », confirme Eva Rostain.
« Le public français du JOKER est plus dans l’analyse, l’appréciation de l’artiste, la subtilité et le raffinement. Ils sont plus cérébraux que les Québécois. L’humour québécois est plus dans la punchline sans filtre à l’américaine », souligne par ailleurs Dolino.
Eva Rostain n’a pas fini de surprendre les Français. Vous trouvez que les soirées dansantes manquent de classiques de la musique francophone ? La productrice partage votre sentiment. « Je me suis dit : pourquoi ne pas faire une soirée qui regroupe musique française et US ? On est en pleine période nostalgique du R&B, alors pendant une soirée on va retourner à l’époque du pantalon baggy et du bandana », s’exclame la productrice, excitée à l’approche de l’événement.
La soirée prendra ses quartiers à l’étage du bar Pamplemousse (1583 boulevard Saint Laurent, Montréal) ce samedi 23 mars, de 22h à 3h du matin. Les billets sont disponibles ici.