Strip-tease fait son cinéma ! Le magazine documentaire culte est de retour, mais sur grand écran cette fois. Striptease Intégral est le troisième long-métrage du collectif belge Strip-tease, et le premier à rassembler plusieurs épisodes. Présenté en premières internationales au Festival du Nouveau Cinéma de Montréal, il sortira dans les salles françaises en janvier prochain.
Le co-créateur de Strip-tease, Jean Libon, a toujours su pousser des portes que personne n’osait approcher. Pendant plus de vingt-cinq ans, avec son équipe, il a capturé des histoires marquantes en plongeant au cœur des vies ordinaires. En 2024, à 78 ans, il s’aventure pour la troisième fois dans le 7ème art pour faire projeter ses histoires authentiques sur grand écran. Nous l’avons rencontré avec Stéphanie de Smedt, co-réalisatrice de ce film tant attendu.
Voici l’entrevue intégrale.
Striptease Intégral arrive après le succès de Ni juge, ni soumise (2017) et Poulet frites (2021), qui a été réalisé pendant la pandémie. Il est techniquement le troisième long-métrage estampillé Strip-tease, mais le premier à renouer avec la formule originale : des histoires courtes d’environ quinze minutes.
Après des années d’attente, Strip-tease revient, plus percutant que jamais. Dans ce long-métrage, préparez-vous à croiser des personnages fascinants : des influenceurs à Dubaï, une comédienne autodidacte au festival d’Avignon, une mère de famille obsédée par le zéro déchet, un médecin hypocondriaque et enfin un médecin légiste à la double vie surprenante.
Près de quarante ans après le premier épisode, tous les codes de Strip-tease sont encore bien présents : des tranches de vie de gens (plus ou moins) ordinaires, sans mise en scène, ni voix off. Un documentaire brut qui s’invite dans l’intimité de ses protagonistes, qui en viennent à oublier la caméra.
En créant Strip-tease dans les années 1980, le collectif franco-belge fondé par Jean Libon et Marco Lamensch a immortalisé des centaines d’histoires.
Certains d’entre vous se souviennent peut-être de La Soucoupe et le Perroquet, cet épisode culte où un homme construit une soucoupe volante dans le jardin de la maison qu’il partage avec sa mère… et le perroquet mort qu’elle continue de cajoler, soigneusement empaillé. Ce segment de Strip-tease est un incontournable, bien qu’il ait causé pas mal de remous à l’époque. Le protagoniste a eu des démêlés avec la justice plus tard dans sa vie.
Le « magazine qui vous déshabille » a marqué la télévision de 1985 à 2012, diffusé d’abord sur la RTBF puis sur France 2. L’émission a disparu des ondes, mais une grande partie des 900 épisodes est désormais disponible sur YouTube.
« Le combat de la télévision un peu sensible et intelligente est foutu depuis trente ou quarante ans à cause de la publicité. Une telle émission n’a plus sa place à la télévision », affirme Jean Libon, qui entend bien poursuivre l’aventure Strip-tease et séduire un nouveau public. Lors de la projection au Festival du Nouveau Cinéma, les accents sonnaient plus français que québécois, et Jean Libon admet qu’il reste du travail pour conquérir le public québécois. D’ailleurs, petit scoop : l’équipe planche déjà sur un deuxième Striptease Intégral.