Dans le cadre de la campagne des législatives françaises, French Morning dresse le portrait de chacun des candidats au poste de député des Français d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada). Le premier tour du scrutin commencera dès le vendredi 27 mai pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 4 juin dans les bureaux de vote.
Dix ans après son faux départ lors de la course aux législatives en 2012, Franck Bondrille se déclare cette fois-ci officiellement candidat. « À l’époque, j’avais annoncé que j’allais me présenter et puis j’avais changé d’avis car j’ai réalisé que je n’étais pas encore prêt, confie le Corse de 54 ans. Je n’avais aucune expérience en tant qu’élu, j’ai donc préféré passer mon tour afin de me consacrer en premier lieu à un mandat local, avant de me tourner vers les législatives dans un second temps. »
Installé depuis plus d’une vingtaine d’années en Floride, près de Fort Lauderdale, Franck Bondrille se présente sans étiquette pour la circonscription d’Amérique du Nord. « Je suis indépendant et fier de l’être, se félicite-t-il. Je ne me considère pas comme un homme politique qui vient faire de beaux discours mais comme un ressortissant français qui a envie d’aider ses compatriotes, ce qui me démarque des autres candidats », souligne l’Ajaccien qui a milité dans sa jeunesse pour le RPR. Historiquement situé au centre droit de l’échiquier politique, la candidature de l’actuel conseiller des Français de l’étranger et président du conseil consulaire de Miami est toutefois soutenue par l’Alliance solidaire des Français de l’étranger (ASFE), un parti politique fondé en 2009 par l’homme d’affaires Jean-Pierre Bansard et dédié à 100% aux Français établis hors de France.
Titulaire d’un diplôme de commerce international de la Wichita State University du Kansas et d’un BTS tourisme en France, Franck Bondrille a été élu conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription consulaire de Miami en 2014, année des premières élections consulaires, avant d’être réélu l’an passé pour un second mandat en remportant le scrutin à une large majorité. « Après huit ans de mandat d’élu local, je comprends mieux les besoins de ma communauté. Je pense désormais être assez mûr et avoir l’expérience nécessaire pour pouvoir en faire profiter mes compatriotes, indique-t-il. À titre personnel, j’ai été confronté à toutes les difficultés que peuvent rencontrer les Français en arrivant ici : de l’installation à la création d’entreprise, en passant par la scolarité des enfants notamment. Ces problèmes sont quasiment les mêmes dans chaque État américain mais aussi au Canada. Et comme j’accompagne déjà mes compatriotes au niveau local, je souhaite aujourd’hui le faire à grande échelle. »
Marié et père de deux filles âgées de 10 et 16 ans, Franck Bondrille propose, dans son programme, d’améliorer les services consulaires. « Je vais me battre pour que les consulats aient davantage de moyens car actuellement les démarches administratives sont longues en raison notamment d’un manque d’effectif », raconte le candidat aux législatives qui souhaite par ailleurs accompagner les retraités français expatriés dans la création de leur dossier grâce à la mise en place d’une ligne téléphonique ou d’un service consulaire dédié. Il promet également de se battre pour l’exonération de la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) pour les Français d’Amérique du Nord. « Cela nous place actuellement dans une situation injuste vis-à-vis de nos concitoyens expatriés en Europe. »
Co-fondateur de la société de production audiovisuelle SilverProd, ainsi que de l’agence d’organisation de séjours aux États-Unis Contact USA, cet entrepreneur entend par ailleurs monter au créneau concernant la durée maximale de validité du visa d’investisseur E-2 aux États-Unis, qui a été raccourcie en 2019 à 25 mois (contre cinq ans auparavant). « Ce changement est dû à un accord de réciprocité entre la France et les États-Unis, explique-t-il. Il faudrait que les autorités françaises fassent un effort envers les investisseurs américains pour que le gouvernement des États-Unis en fasse autant pour nous. C’est devenu extrêmement contraignant pour les investisseurs français déjà installés qui souhaitent renouveler leur visa, et ceux qui aimeraient venir ici sont souvent effrayés par une durée de validité aussi courte. »
Ancien chef d’escale pour la compagnie aérienne Corsair à Miami, Franck Bondrille veut également continuer à travailler sur l’offre aérienne entre la France et l’Amérique du Nord en créant notamment un tarif résident. « Ce sera un tarif réglementé qui ne fluctuera pas en fonction de la saison et qui sera modifiable une fois sans frais, comme ce qui se fait déjà dans les territoires d’outre-mer, détaille-t-il. De plus, nous ne pouvons pas tolérer ce que nous avons vécu pendant deux ans avec une interdiction de voyager, comme le travel ban et nous veillerons à ce que cela ne se reproduise pas. »
Sa suppléante est Cindy Dellapina, élue conseillère des Français de l’étranger de l’Ouest canadien aux dernières élections consulaires. Cette mère de famille est installée depuis douze ans au Canada, où elle travaille dans le secteur aérien.
Franck Bondrille sillonnera les États-Unis et le Canada ces prochaines semaines. Après une première visite à Houston, Franck Bondrille sera notamment les 12 et 13 mai à Washington DC et le 14 mai à La Nouvelle-Orléans.