Marie-José Gustave, une artiste française d’origine guadeloupéenne, vit au Québec depuis 1998. Formée à la production du vêtement, elle a toujours eu une fascination particulière pour la fibre mais aussi pour le papier : sa souplesse, sa rigidité et ses textures l’inspirent à l’infini. Son travail basé sur l’expérimentation des matériaux et le mélange de techniques artisanales (vannerie, tricot ou crochet) est à (re)découvrir jusqu’au 24 juin à la TOHU pour son expo “Les petits papiers”.
Le défi technique de convertir la matière, de la détourner de son usage premier est au cœur de l’exploration de Marie-José Gustave. Ce qui l’inspire ? Le métier d’art en général, et d’une manière plus conceptuelle par ses origines multiples, la France et les Caraïbes — avec la Guadeloupe. Le métissage s’inscrit au cœur de sa démarche artistique, à la croisée du design et de l’artisanat contemporain. Ses œuvres, qui ont été exposées à Toronto, Cambridge, New-York et en Europe, entre autres, ne laissent pas indifférent.
À Montréal, en partant sur deux des axes de la mission chère à la TOHU (l’environnement et l’humain), l’artiste fait sien le prétexte du papier de récupération et de la consommation des déchets de papier pour créer “Les petits papiers”, en référence à la chanson de Serge Gainsbourg. L’artiste explore ainsi sa crainte du futur et des changements environnementaux par le biais d’une approche enfantine.
C’est un univers poétique et figuratif en trois oeuvres qui est proposé : la première réalisée à partir de carton et de pulpe de papier représente les arbres, la seconde incarne l’évocation d’un bidonville réalisée à partir de tissage de fibres de papier en trois dimensions, et des poupées de papier complètent les installations.
Si Marie-José Gustave expose principalement en centres d’artistes, elle offre également des ateliers aux enseignants dans les écoles, les bibliothèques et propose même des conférences sur sa pratique. Elle participera d’ailleurs au Congrès des Tisserands du Québec début juin et en septembre, à Boucherville, elle exposera avec Gérald Parent, un artiste qui a une pratique similaire à la sienne par l’utilisation du cordon de papier. À voir…