La maîtrise du français et le passage d’un examen de culture générale ont toujours été une condition sine qua non pour obtenir la nationalité française. Mais en plus de la loi immigration votée par les parlementaires en 2024, l’ancien ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avant de quitter ses fonctions suite à la nomination du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, a validé, le 10 octobre dernier, un décret durcissant davantage ces critères d’obtention, qui entreront en vigueur dès le 1er janvier 2026.
Niveau B2 en français
Tous les candidats à la nationalité française – et donc potentiellement les conjoints britanniques de Français – devront dorénavant prouver non plus d’un niveau B1 mais B2. Autrement dit, il leur faudra justifier leur capacité à comprendre des textes complexes (longs ou abstraits avec des arguments implicites), argumenter sur des sujets variés (participer à des discussions soutenues sans se limiter à des réponses simples), et s’exprimer avec clarté et spontanéité (formuler des idées de façon structurée, détaillée et argumentée, à l’oral comme à l’écrit).
L’examen en lui-même va aussi changer. L’ancien format se présentait ainsi : 15 minutes pour 20 questions pour la compréhension orale et 20 minutes et 20 questions pour la compréhension écrite. Dorénavant, ce sera 20 minutes et 25 questions pour la partie orale et 35 minutes et 25 questions pour la partie écrite. Pour l’expression orale, ce seront 3 tâches en 10 minutes et pour l’expression écrite, 3 tâches, 30 minutes. La durée totale de l’examen passe donc de 1h15 à 1h35.
De quoi inquiéter certains Français dont les conjoints ne maîtrisent pas un tel niveau. C’est le cas d’Hélène dont le mari est Britannique. “Il voulait demander la nationalité française car avec les changements migratoires et les attentes aux aéroports ou à l’Eurostar, on s’était dit que ce serait plus simple”, explique la Française installée dans la banlieue londonienne depuis deux décennies, “mais avec ce durcissement, je ne sais pas combien temps cela va lui prendre de maîtriser un tel niveau. Quand j’ai passé mon test d’anglais pour la citoyenneté britannique, le niveau n’était pas aussi élevé et je ne trouve cela pas juste que la France ne fasse pas de réciprocité”.
Un QCM de 40 questions avec une obligation de 80% de bonnes réponses
Outre la question de la maîtrise de la langue, l’autre critère durci sera celui de l’examen civique (cela concernera aussi les étrangers demandant une carte de résident ou une carte de séjour pluriannuelle). L’épreuve durera 45 minutes, comportera 40 questions et exigera 80 % de bonnes réponses pour être validée. Elle sera organisée autour de cinq grands thèmes : les valeurs de la République, les droits et devoirs, l’histoire, la géographie et la culture, le système politique et institutionnel, ainsi que la vie dans la société française.
Dans le décret, publié le 12 octobre au Journal officiel, il est expliqué que les questions couvriront ainsi l’histoire et le principe de la laïcité, le principe d’État de droit, le rôle des trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), les préfectures de régions et de départements, les grandes étapes de la construction européenne, les fleuves français, les principaux plats de la gastronomie nationale, etc.