Plus de 4.700 kilomètres : c’est la distance que Julien Haslé s’apprête à parcourir à vélo en traversant le Canada. Le jeune Français, qui a découvert le Québec grâce à un séjour étudiant en Gaspésie, pédalera pour une bonne cause à partir du 17 juillet. Son projet, en partenariat avec l’organisme Oxfam-Québec : réunir 5.000$ pour lutter contre la malnutrition et le décrochage scolaire au Niger. De quoi aider à mettre en selle plus de 1000 jeunes touchés par la crise alimentaire.
De Matane à Montréal
C’est par un échange étudiant que Julien Haslé a découvert la Belle Province en 2016, en quittant les bancs de l’Université du Mans (à Laval) pour rejoindre le Cégep de Matane, en Gaspésie. Cette expérience d’un semestre sera finalement une étape décisive dans son parcours. «J’ai vraiment été séduit par la vie à Montréal», raconte celui qui s’est offert ensuite une prolongation de quatre ans dans la métropole québécoise pour suivre des études d’ingénieur à l’Ecole de Technologie Supérieure. Mais ce sont des échappées en Europe et aux Etats-Unis qui lui ont donné le goût des longues distances à vélo.
«Je suis allé en Finlande dans le cadre d’un échange étudiant avec l’Europe, et je me suis donné le défi de revenir en France à vélo en douze jours», raconte le Français qui a également roulé à l’aventure en été 2016 sur 1000 kilomètres, et a pédalé entre Montréal, Boston et New York pendant 6 jours. «Pour mon premier circuit aux Etats-Unis, j’étais juste parti avec un sac à dos. J’ai appris de mes erreurs !», lance le sportif qui télétravaille actuellement en cyber-sécurité pour Desjardins depuis la Côte Ouest du Canada, avant de retourner étudier en master à Lyon à la rentrée. Son séjour canadien s’achève avec un défi de taille.
En selle pour de jeunes Nigériens
Avec son projet En selle pour l’Avenir, Julien Haslé traversera le Canada sur deux roues à partir du 17 juillet. Il lui faudra un bon coup de pédale pour atteindre son objectif chrono. «Habituellement, les cyclistes font ce trajet en 45 jours, mais j’aimerais me donner le défi d’y arriver en 30 jours», espère-t-il. Pour la première fois, le Français a décidé de rouler pour une bonne cause, ce qui lui a demandé plus de préparation qu’à son habitude.
C’est auprès de l’association Oxfam-Québec que Julien Haslé a trouvé le projet de promotion de l’éducation qu’il recherchait. «Le programme Mieux manger pour mieux étudier – qui touche en moyenne 1.250 élèves au Niger – m’a tout de suite plu, dit le cycliste. Pour lutter contre le décrochage scolaire et la malnutrition, Oxfam-Québec et ses partenaires (Action pour un Développement Durable et la Fondation Howick) soutiennent l’éducation et la nutrition dans cinq écoles en construisant notamment plusieurs salles de classe et en aménageant des maraîchers, afin d’aider les parents agriculteurs qui n’ont pas la possibilité d’envoyer leurs enfants à l’école, en particulier les jeunes filles.» Pour ces enfants, une journée à l’école, c’est aussi un repas à la cantine. «Ce projet m’a donné une visibilité qui m’a permis d’aller chercher des partenaires financiers et matériels. Je me suis par ailleurs assuré d’avoir une présence sur le web, Facebook et Instagram», raconte le Français qui y postera régulièrement photos et vidéos tout au long de son périple.
Objectif 5.000$
Quelques jours avant son départ, Julien Haslé a déjà réuni plus de la moitié de la cagnotte de 5.000$ qu’il s’est fixée. Ce montant ne couvre pas les frais de son voyage, qu’il prend lui-même à sa charge ou grâce à des dons de matériel, fournis notamment par l’entreprise Décathlon. Malgré la crise sanitaire, le jeune Français garde un moral d’acier. «Mon déplacement est considéré comme essentiel, compte tenu de sa dimension associative», déclare celui pour qui le principal challenge sera d’assurer sa sécurité. «Je vais rouler sur l’autoroute transcanadienne pendant plus de 4.000 kilomètres, soit pas loin de 90% du voyage. Jusqu’en Ontario cela ira mais après, il n’y aura plus forcément d’accotement. C’est là que le challenge va commencer…», prévoit le cycliste impatient de relever son défi.
Et l’étape suivante ? Après son année de master à Lyon, il n’est pas impossible que Julien Haslé retraverse l’Atlantique. «Mes études me prédestinent à un parcours international et depuis l’Ouest Canadien, où j’habite depuis plusieurs mois, la vie de Montréal me manque beaucoup», confie le Français qui n’a pas fini de rouler sa bosse.