Lors de la soirée d’ouverture de la 30e édition de CINÉMANIA, ce vendredi, Guilhem Caillard célébrera ses 10 ans en tant que directeur général et artistique du festival. Un parcours remarquable pour ce Français qui a fait de cet événement le plus grand rendez-vous du cinéma francophone en Amérique du Nord. Nous l’avons rencontré avant ce lancement, et sa détermination est toujours aussi palpable.
« Je me sens fébrile, c’est toujours un coup de force et un tour de force de réaliser une édition, sachant que celle de cette année est dithyrambique », lance Guilhem Caillard, qui tient les rênes de CINÉMANIA pour la dixième année consécutive.
L’événement attire chaque année davantage de cinéphiles, preuve de son succès croissant. « On a eu 100 000 entrées l’année dernière, et je suis encore plus confiant pour cette édition », confie-t-il le ton plein d’assurance.
Pour marquer les trente ans du festival, les organisateurs ont vu les choses en grand : 12 jours de festivités, 120 films, 21 pays représentés, 6 lieux de diffusion à travers Montréal et 150 invités internationaux. Une programmation sans précédent pour CINÉMANIA.
« Au départ, CINÉMANIA était un festival de films français en provenance de l’Hexagone. On a fait exploser ça pour le francophoniser et le déshexagoniser », poursuit Guilhem Caillard, qui est l’initiateur de cette transformation.
Célébrer la France cette année prend une dimension particulière, non seulement parce qu’il s’agit du berceau du 7e art, mais aussi parce que son cinéma est en pleine mutation. Il laisse les femmes prendre leur place dans l’industrie, aborde des enjeux sociétaux cruciaux et s’attaque aux violences sexuelles dans le milieu.
En plus de la France toute entière, d’autres régions françaises seront à l’honneur, notamment la Corse, avec trois longs-métrages, mais également le Grand Est et la Nouvelle-Aquitaine, qui jouent un rôle important dans la production cinématographique.
CINÉMANIA reste avant tout un festival pour le public. Tous les amateurs de cinéma y sont invités pour découvrir des œuvres avant qu’elles arrivent au cinéma. « Notre festival, c’est tout sauf un festival de l’entre soi », assure Guilhem Caillard.
Les invités viennent de loin pour rencontrer les spectateurs et échanger autour de leurs œuvres lors de séances de questions-réponses. « L’objectif est de placer le spectateur au centre », poursuit-il, soulignant que presque tous les films seront projetés deux fois pour donner plus de liberté de choix au public.
CINÉMANIA est aussi l’occasion pour les créateurs et producteurs de se rencontrer et de collaborer. Les coproductions entre le Québec et la France, de plus en plus nombreuses, offrent un plus grand rayonnement aux œuvres.
« La coproduction est une solution pour renforcer la découvrabilité de nos œuvres. Nous avons une grande soif de collaboration », explique Guilhem Caillard. Cette année, le festival rassemblera 300 producteurs de toute la francophonie.
Le film d’ouverture, BERGERS, réalisé par la Québécoise Sophie Deraspe et tourné en France, illustre bien cette collaboration. D’ailleurs, le ministre québécois de la Culture travaille main dans la main avec son homologue française, Rachida Dati, pour promouvoir la culture francophone.
Il y a dix ans, seulement 4 % des spectateurs avaient moins de 30 ans ; aujourd’hui, ils sont près de 20 %. CINÉMANIA attire de plus en plus de jeunes, tant parmi le public que parmi les cinéastes. « Plus du quart des films sélectionnés sont des premiers films de réalisateurs », souligne Guilhem Caillard.
Même l’affiche de cette édition est un clin d’œil à la jeunesse. L’image tirée du film Close (2022) montre un jeune adolescent en pleine course, énergique, entouré de couleurs douces et pétillantes.
Enfin, Guilhem Caillard nous partage quelques recommandations pour cette édition :