Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning a interviewé les candidats (ceux qui ont accepté d’échanger de vive voix, pas par écrit) en Amérique du Nord. Le premier tour du scrutin commencera dès le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 29 juin dans les bureaux de vote (le 30 juin en France).
Dans cette campagne législative, il est le seul à placer la paix au Proche-Orient en tête de ses priorités. Avec une immense chantier au programme : la construction d’un canal entre la mer Morte et la Méditerranée, « car la question de l’accès à l’eau est essentielle dans ce conflit, aussi bien pour Israël que pour la Palestine, estime-t-il. Et ça permettrait de créer une frontière physique entre les deux pays ». À 40 ans, Grégoire Lacoste se présente pour la première fois au siège de député des Français de l’étranger, déterminé à mener une politique différente, loin des éternelles querelles politiciennes. Ces élections constituent pour lui « une formidable opportunité de sortir de la polarisation », lui qui se revendique du DVC (Divers centre).
« Je n’ai pas réfléchi longtemps quand j’ai appris la dissolution de l’Assemblée nationale. C’était le moment d’y aller ». Cet universitaire enseignant chercheur en économie de gestion voit l’occasion d’aborder les grands sujets de société qu’il a l’habitude d’aborder avec ses étudiants dit-il, dans l’exercice de son métier. « Avec la recherche-développement, on est au cœur de toutes les grandes actions du gouvernement. On est toujours en prise avec la politique mais plutôt en back-office. »
« Mordu » des États-Unis depuis son adolescence, de par son parcours personnel – études puis mariage avec une Américaine de Charleston, en Caroline du Sud -, il dit bien connaître, tout comme son suppléant franco-américain Jérôme Preus, les préoccupations des Français d’Amérique du Nord. Il a de la famille un peu partout sur le continent, dans le Colorado, en Californie ou encore à Montréal. Le multiculturalisme, il le vit depuis toujours : français par l’un de ses grands-pères, « un résistant qui a fait le débarquement de Provence », il revendique des origines « espagnole, allemande et pied-noir », des racines inspirantes pour définir ses propositions.
Autre la question du Proche-Orient, le candidat centriste défend un programme axé sur les échanges entre la France et le continent nord-américain : négocier des moyens supplémentaires pour les écoles et lycées français de l’AEFE, « notamment ceux sous contrat »; améliorer l’accès à la santé avec des tarifs de transport négociés entre les pays et permettre ainsi aux expatriés de rentrer plus vite se faire soigner dans les hôpitaux de France; enfin, mesure en faveur des jeunes : favoriser, en accordant davantage de bourses, les échanges artistiques, sportifs, universitaires et lycéens entre la France, les États-Unis et le Canada. « Nos pays sont liés, de part leurs universités respectives, par une multitude de programmes mais les fonds français manquent parfois pour pouvoir rivaliser avec les universités nord-américaines ou pour participer à des programmes lancés par les universités nord-américaines. »
Grégoire Lacoste parle également d’échanges dans le domaine des low-techs. « Les Américains et les Français ont énormément d’idées pour trouver des solutions technologiques afin de réussir la transition écologique. Ces solutions, il faut les implémenter, il faut communiquer sur ces nouvelles technologies. Il faut construire la transition écologique avec le jeunes. »
Ce sportif passionné de longboard de vitesse ambitionne de porter « la voix du pragmatisme et de la jeunesse ». S’il n’est pas élu au premier tour, le candidat centriste dit attendre de voir comment « l’extrême gauche du Nouveau Front Populaire va se comporter » avant de donner une consigne de vote pour le second tour.