Quelques jours avant la première édition du Festival du Grand Amour, qui se tiendra ce samedi 20 septembre, on a rencontré Jérôme Bouclet, producteur français installé à Montréal depuis 2018. Derrière ce tout nouvel événement culturel, un parcours singulier et une ambition claire : relier les communautés autour de l’art sous toutes ses formes.
De Bob l’Éponge à Montréal
« Ce que j’aime, c’est vraiment relier les gens entre eux et créer des connexions entre les communautés », confie Jérôme Bouclet. Pourtant, lorsqu’il pose ses valises à Montréal en 2018, c’est pour un contrat de production pour le dessin animé Bob l’Éponge, puis un poste sur La Pat’ Patrouille.

Né à Neuilly-sur-Seine et ayant grandi à Paris, il raconte avoir été habité par l’envie de créer depuis l’enfance. « J’ai toujours adoré raconter des histoires, que ce soit par les BD, par les dessins, par des improvisations ou en m’enregistrant sur une cassette, en faisant la radio. Il fallait que je raconte des histoires», se souvient-il.
Plus tard, en naviguant dans le monde de la publicité, voyageant pour des documentaires aux quatre coins du monde et après un engagement humanitaire au Soudan pendant quatre ans, son parcours le conduit finalement à Montréal.
La naissance de la Compagnie du Grand Amour
« Quand je suis arrivé, je me suis vite retrouvé avec des Français. J’avais envie d’étendre mes horizons, de rencontrer aussi d’autres communautés », raconte le producteur français. Créer une OBNL devient alors un moyen d’élargir le cercle et de favoriser la rencontre entre artistes de différentes origines.
En 2022, il fonde avec deux amies françaises, Barbara Renaud et Chloé Bernard, la Compagnie du Grand Amour. La mission : développer, diffuser et promouvoir des arts multidisciplinaires avec une approche inclusive et participative. « La Compagnie du Grand Amour pense que l’art peut changer la société et doit aussi porter des messages forts», nous partage-t-il.
Le nom, trouvé par Barbara Renaud, trésorière de la compagnie, ne renvoie pas à l’amour romantique mais à une certaine énergie créatrice. Pour Jérôme Bouclet, « Le Grand Amour, c’est ce qui est le plus important dans la vie. L’amour qu’on se porte à soi-même permet d’aimer les autres, de créer une communauté, de nous pousser à devenir meilleurs. »
La communauté française en première ligne
La Compagnie du Grand Amour se met donc à mettre sur pied de nombreux projets multidisciplinaires, du théâtre à la création audiovisuelle en passant par l’art mural.
Très vite, l’initiative séduit de nombreux artistes et bénévoles, en majorité des Français fraîchement arrivés à Montréal. Ce n’était pas l’objectif premier, mais la compagnie est devenue une porte d’entrée pour des artistes qui peinaient à se tailler une place. Résultat : plus de 3000 spectateurs en une année.
Un festival pour rassembler
Désireux d’aller plus loin, Jérôme et son équipe ont créé le Festival du Grand Amour, qui verra le jour ce samedi. Un rassemblement décrit par le producteur comme « multidisciplinaire et multiculturel qui n’est pas un festival de hip-hop, qui n’est pas un festival de drag, qui n’est pas un festival de musique, qui n’est pas un festival d’art visuel, mais qui est tout à la fois ».
Le défi ? Inciter le public à découvrir d’autres disciplines que celles qu’il connaît déjà.

Pour financer l’événement, la compagnie a organisé plusieurs spectacles-bénéfices. Mais le festival reste surtout autofinancé. « Je suis le mécène du festival, c’est un produit 100 % français », sourit Jérôme, qui veille également à ce que chaque artiste soit rémunéré.
Son souhait : que les spectateurs repartent inspirés. « J’aimerais que les gens rentrent chez eux en se disant : j’ai vécu quelque chose de différent, je me suis fait des nouveaux amis, j’ai envie de créer à mon tour. »
- Quand ? Le samedi 20 septembre de 13h à 3h du matin.
- Où ? Bain Mathieu, 2915 rue Ontario Est, Montréal.
- Combien ? Billet Après-midi à 29 $ et Billet Plein Tarif à 69 $
Plus d’infos ici
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