Son nom évoque le dandy d’Oscar Wilde. Conçue par le Toulousain Nicolas Guichard au coeur du Plateau, la boutique “Dorian” nous emmène quelque part entre les années folles et le swinging London en passant par la Nouvelle vague. Fans des sixties ou dandys modernistes, vous avez trouvé votre QG.
Tout a commencé à Paris lorsque Nicolas Guichard a quitté le monde de l’édition pour ouvrir une boutique consacrée aux années soixante avec son ami Eric Drikes. Les deux associés décorent également le bar du cinéma Grand Action rue des Ecoles, dans un mélange constructiviste, Bahaus et pop. Mais au bout de deux ans, Nicolas Guichard se lasse de Paris et décide de déménager à Montréal où il a habité avec sa mère.
“Très vite, j’ai vu les limites de ce genre d’aventures à Paris. (…). Compte tenu du prix des loyers, nous n’étions pas allés au bout de ce qu’on voulait faire”, raconte-t-il. Il ouvre donc sa nouvelle boutique en août dernier sur l’avenue Duluth, autrefois plus connue pour ses boutiques que pour ses restaurants.
Le concept : “un magasin rétro plutôt haut de gamme avec uniquement des marques européennes“, explique Nicolas Guichard. Les vêtements et accessoires pour hommes et femmes (chapeaux, bijoux, foulards, souliers…) sont des produits neufs importés d’Europe directement inspirés du design des années vingt à soixante. Quelques sacs vintage et livres pointus se mélangent à ces nouvelles créations. La musique et la décoration de la boutique vous immergent dans un univers rétro européen, à commencer par le canapé jaune scandinave qui trône à l’entrée.
Les nostalgiques ou celles et ceux qui, lassés du conformisme, sont en quête de singularité, apprécieront les robes parisiennes des années cinquante, les costumes italiens de la marque DNA Groove ou les manteaux en alpaga, conçus pour durer au-delà des tendances. “J’adore les beaux tissus”, explique le Français qui déclare ne pas se retrouver dans le côté trop bas de gamme à son goût de certaines boutiques rétro. “L’intérêt de marques comme DNA Groove, c’est que c’est exactement la même qualité que Burberry’s ou des marques griffées qui coûteront trois à quatre fois plus cher (…). Et ce sont des modèles qu’on ne trouve nulle part ailleurs, avec des coupes fantastiques“.
D’un style moins inhabituel à Paris, Londres ou New York, la petite boutique rétro intrigue au Québec. “Les Québécois n’ont pas les mêmes réactions que les Français ou les New Yorkais, s’amuse Nicolas Guichard. Ils n’ont jamais vu ça ! Je pense que je suis la seule boutique de ce type à Montréal. Il y a une autre boutique rétro sur Saint-Laurent mais plus pin-up, à l’américaine“.
Nicolas Guichard s’apprête à sortir d’autres projets de son chapeau rétro. En association avec des DJs sixties, le collectif “Swinging Montréal” devrait bientôt voir le jour. Ça va swinguer à Montréal !