D’Empathie à Indomptables, Thomas Ngijol à coeur ouvert

D’Empathie à Indomptables, Thomas Ngijol à coeur ouvert

Par Carla Geib / Le 16 décembre 2025 / Culture

Le visage de Thomas Ngijol est devenu familier à Montréal. Cette année seulement, l’humoriste, acteur et réalisateur français a fait quatre passages au Québec. Pour tourner Empathie, la série québécoise qui a conquis la France, pour jouer son spectacle à L’Olympia, mais également pour présenter Indomptables, son projet le plus intime à ce jour. À force d’allers-retours au Québec, l’artiste français s’y sent presque chez lui.

Après une année folle marquée par le succès d’Empathie, Thomas Ngijol prend le temps de revenir sur cette aventure québécoise et sur Indomptables, un film intime qu’il fait voyager dans le paysage francophone.

Nous l’avons rencontré dans le cadre de CINÉMANIA

Indomptables, quand l’intime devient universel

Même si les voyages se répètent, ce passage à Montréal en novembre avait une saveur particulière pour Thomas Ngijol. Il venait présenter son long-métrage Indomptables, un film qui compte beaucoup pour lui. « C’est le projet le plus intime que j’ai pu faire », confie-t-il.

Le film se déroule au Cameroun, pays dont il est originaire. Il y incarne le commissaire Billong, un policier qui tente de maintenir l’ordre, à la fois dans sa famille et dans la rue. Avec de plus en plus de difficulté. Dans le noyau familial, il finit par réaliser à quel point le manque de communication peut provoquer des dégâts.

Thomas Ngijol tente de représenter l’archétype du père camerounais, en reprenant les traits du sien, et de ceux qu’il a côtoyés. Un homme « au grand cœur, qui n’a juste pas le mode d’emploi », résume-t-il. Un père aimant, mais maladroit dans l’expression de ses émotions. Une figure dépeinte dans un cadre camerounais, qu’on retrouve en fait partout ailleurs.

Car la difficulté à dire ce que l’on ressent, à prononcer un simple « je t’aime », existe partout. Thomas Ngijol raconte avoir voulu faire ce film pour ses parents, mais aussi pour ses enfants. Une manière de briser le cycle du silence, qui tend à trop prendre racine dans certains milieux.

Avec Indomptables, il resserre aussi son lien avec le Cameroun. La réception du film dans le pays de sa famille était un grand défi pour lui, qui est né et a grandi à Paris.

Le film circule donc sur trois continents : l’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Nord. Un projet profondément personnel, qui touche pourtant à quelque chose de collectif. « Quand on se livre, on ne le fait pas en disant qu’on va conquérir le monde, et au final c’est ce qu’on finit par faire », observe-t-il, heureux de voir son film voyager. Un film en phase avec l’homme qu’il est aujourd’hui. Un mari. Un père. Un artiste qui observe le monde avec plus de nuances.

« L’effet Empathie »

En France, Thomas Ngijol est connu pour ses spectacles d’humour et ses rôles dans des films de comédie. Au Québec, son visage est plutôt associé à Mortimer, son personnage dans la série Empathie, véritable phénomène au Québec, grandement apprécié en France. « Plus de 100 millions de personnes ont vu et aimé », se réjouit-il. Thomas Ngijol attribue le succès de la série avant tout à « l’honnêteté » et au « talent sincère » de Florence Longpré, qui l’a choisi pour jouer à ses côtés.

Et l’acteur semble avoir marqué le public québécois. Lors de son dernier passage sur scène à Montréal, il a remarqué un nouveau public composé de nombreux locaux. « L’effet Empathie », précise-t-il sans vraiment hésiter.

Et à force de séjours répétés au Québec, l’artiste confie aussi avoir attrapé quelques intonations québécoises. La faute, dit-il en souriant, à Florence Longpré, avec qui il a partagé l’écran et passé beaucoup de temps hors caméra.

Faire rire au Québec

Faire de l’humour au Québec reste un exercice particulier, parfois périlleux, pour un humoriste étranger. Thomas Ngijol le reconnaît volontiers. Il observe et tente d’apprendre. Il raconte avoir sympathisé avec Pascal Cameron, le compagnon de Florence Longpré, et l’avoir vu sur scène. « Je ne pourrais pas faire ce qu’il fait », admet-il.

La raison est simple : l’humour québécois est profondément « connecté à la culture locale », souligne-t-il, en parlant des références, du rythme et des codes. Lorsqu’il joue au Québec, Thomas Ngijol explique chercher une forme de neutralité dans le verbe, pour que ses mots puissent circuler d’un public à l’autre.

« L’important, c’est de vibrer »

Thomas Ngijol continue les spectacles, et compte faire de nouveaux films. Après des projets plus intimes, il n’exclut pas un retour plus affirmé à la comédie. Mais sans jamais se forcer : « L’important, c’est de vivre des émotions quand on fait notre métier. Je choisis d’être là parce que ça me fait vibrer. Par le rire, par autre chose, par les larmes, peu importe, l’important, c’est de vibrer. »

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