La scène théâtrale montréalaise nous gâte en cette rentrée. En feuilletant les programmations des théâtres, on découvre une saison aussi riche qu’attrayante. Plusieurs salles mettent à l’affiche des pièces à vocation rassembleuse. On en a sélectionné cinq pour vous.
Saviez-vous que le premier grand succès du réalisateur Denis Villeneuve est tiré d’une pièce de théâtre ? Incendies a été écrite en 2003 par le dramaturge libanais Wajdi Mouawad. Voici le synopsis. Quand leur mère décède, deux jumeaux se voient remettre deux lettres par le notaire de la famille. L’une est adressée à un père qu’ils croyaient mort, l’autre à un frère dont ils ignoraient l’existence.
Si vous n’avez pas vu le film, l’histoire va vous retourner. Si vous l’avez déjà vu, c’est l’occasion de le redécouvrir sur les planches du Théâtre Duceppe. La mise en scène est signée Elkahna et Ines Talbi.
Il y aura 33 représentations d’Incendies entre le 30 octobre et le 30 novembre au Théâtre Duceppe (175 rue Sainte-Catherine, Montréal). Plus d’infos ici.
Connaissez-vous Le Prénom, le film à huis clos franco-belge drôle à souhait qui met en scène Patrick Bruel dans un dîner entre amis ? Vincent, le personnage principal, se rend chez ses amis après son travail. La soirée prend une tournure inattendue lorsqu’il décide de dévoiler le prénom qu’il veut donner à son premier enfant. Ses amis sont outrés par son choix, et l’appartement devient le théâtre de joutes verbales mémorables.
À l’origine, l’histoire est une pièce de théâtre écrite par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Elle a ensuite été adaptée au cinéma par ce même duo. C’était (et c’est encore) un véritable succès en France, mais cette fois, on a affaire à une adaptation 100% québécoise signée Maryse Warda… en voilà une proposition intriguante.
Le Prénom aura droit à huit représentations entre le 4 décembre et le 13 décembre au Théâtre Duceppe (175 rue Sainte-Catherine, Montréal). Plus d’infos ici.
La pièce met en scène une célèbre et grande histoire d’amour, celle de l’écrivain Albert Camus et de l’actrice espagnole Maria Casarès. Leurs sentiments ont survécu à la guerre, à la distance et aux années, et leurs échanges épistolaires entre 1944 et 1959 en témoignent. Ces lettres, réunies dans le recueil Correspondance, forment la base de cette adaptation théâtrale.
En tête d’affiche, on retrouve la reine du cinéma québécois, Anne Dorval, aux côtés de Steve Gagnon. L’adaptation signée par Dany Boudreault rend hommage à cette correspondance intime, qui dévoile des pans méconnus de la vie de ces deux figures du siècle dernier.
Je t’écris au milieu d’un bel orage sera au Théâtre du Nouveau Monde (84 rue Sainte-Catherine, Montréal) du 19 au 27 octobre. Plus d’infos ici.
Kukum, roman poignant écrit par Michel Jean en 2019 fut un succès littéraire qui a profondément touché ses lecteurs. Il raconte l’histoire d’Almanda, une jeune orpheline blanche de 15 ans qui, au début du XXè siècle, tombe amoureuse d’un Innu, Thomas Siméon. Elle quitte la vie de colon qui l’étouffe pour adopter le mode de vie nomade de sa nouvelle famille. En racontant son histoire, Michel Jean raconte la beauté des terres autochtones, la vie en harmonie avec la nature, mais aussi la dure réalité de la colonisation, de la sédentarisation forcée et des pensionnats.
Cette pièce de théâtre promet d’être aussi bouleversante que le roman qui l’a inspirée. L’adaptation est signée Laure Morali, en collaboration avec la célèbre poète innue Joséphine Bacon. Le projet met en lumière des acteurs et actrices autochtones, et le personnage d’Almanda n’est incarné par nulle autre que Léane Labrèche-Dor (la fille du comédien Marc Labrèche).
Kukum sera présenté au Théâtre du Nouveau Monde (84 rue Sainte-Catherine, Montréal) du 12 novembre au 15 décembre. Plus d’infos ici.
Vous souvenez-vous de l’histoire ? Une reine se meurt, et autorise son mari à prendre la main d’une autre femme uniquement si elle est plus belle qu’elle. Or, seule leur fille semble répondre à ce critère. Le roi se résout donc à épouser sa propre fille qui, pour échapper aux avances de son père, demande des robes impossibles et le sacrifice d’un âne. Elle finit par fuir le royaume. Prise dans une mystérieuse forêt, elle traverse une série d’épreuves qui l’aident à se libérer et à se redéfinir.
On ne dénombre plus les fois où ce conte classique de Charles Perrault a été revisité. Les frères Grimm ont offert au monde leur propre version littéraire un siècle plus tard, puis le cinéaste Jacques Demy a porté l’histoire sur grand écran en 1970 en mettant Catherine Deneuve en scène. Cette fois, Félix-Antoine Boutin lui donne une dimension XXIème siècle, en mettant en scène l’actrice Sophie Cadieux et Éric Bernier.
La présentation de la pièce dresse l’enjeu de fond parfaitement : « Combien de peaux une femme devra-t-elle revêtir au cours de sa vie pour arborer toutes les identités que la société impose ? Existe-t-il une peau couleur liberté ? »
Cette adaptation contemporaine de Peau d’âne sera au Théâtre Denise-Pelletier (4353 rue Sainte-Catherine Est, Montréal) du 25 septembre au 19 octobre. Plus d’infos ici.